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Sceptique
9 mars 2015

LE VOILE À L'UNIVERSITÉ A UNE SIGNIFICATION AGRESSIVE. SA TOLÉRANCE DEVRA ÊTRE RECONSIDÉRÉE.

Cela fait quelques années que cette question se rappelle à notre attention. Les lois promulguées pour interdire les signes ostentatoires d'une religion dans l'enseignement secondaire ne s'appliquent pas aux Universités, espaces non gardés de nos libertés. 

L'argument immédiat de toute contestation de ce signe vestimentaire par des étudiantes musulmanes, est qu'il s'agit de personnes majeures. Mais les citoyens et citoyennes majeurs ont-ils pour autant le droit de porter une arme?

Or, certains incidents récents, il est vrai dûs à l'irritation d'enseignants, montrent que ce port du voile a une signification de séparation, de distinction, de supériorité sur ceux qui n'appartiennent pas à la communauté.

Si un enseignant a l'audace d'exprimer sa gêne, sa désapprobation, non seulement la jeune femme interpellée se rebiffe, mais les hommes partageant la même religion volent à son secours et participent au scandale. Pour rétablir l'ordre antérieur, l'Université ne dispose que de la solution de se séparer de l'enseignant. Il y a manifestement un renversement de valeurs.

Il s'y ajouterait, selon des plaintes et gémissements "sous le manteau", des refus d'aborder certaines matières ou chapitres, en cours, en TD, ou à l'examen. Des enseignants ravalent leur désaveu. D'autres exigences, comme des lieux de prières, s'ajoutent au tableau. L'Université est bonne fille. Ce qui n'est pas interdit est permis.

Mais les événements du début du mois de Janvier ont montré l'existence d'une mouvance salafiste se considérant en guerre légitime contre la France, leur pays d'accueil.

Que ce dernier mérite des reproches ne peut justifier une guerre civile, déclenchée par une communauté insatisfaite, mais surtout animée par l'idée de tenir de sa religion des obligations particulières s'imposant à la loi commune. Tant il est vrai qu'une religion constitue une logique "hétéronome", pas automatiquement compatible avec une loi civile produite par un consentement collectif, sans autre référence que le fait majoritaire. Le principe de laïcité établit la prévalence permanente de cette loi "civile" sur les lois particulières, dont l'exercice doit être privé, ou compatible avec la loi générale.

Le respect de cette hiérarchie est la condition de la paix civile. Toute position d'exigence ou de refus porte en germe un conflit. Les tueurs de Janvier 2015 ont révélé l'existence d'une volonté de rupture, de lutte armée contre la société telle qu'elle est, incompatible avec les exigences de leur religion. Se soumettre, ou se démettre, est la seule alternative présentée à la dite société. Il s'avère que cette action locale se réfère à une guerre sans fontières, déclenchée au nom d'une religion, contre le reste du monde.

Cette situation nous oblige à clarifier nos rapports avec la religion musulmane, de réaffirmer la prévalence de la Loi républicaine, en l'occurrence, de faire le point avec ses représentants des libertés de conscience et de pratique, et des obligations civiques conformes au principe de laïcité.

En ce qui concerne la situation particulière des Universités, leur autonomie pourrait s'étendre à cette question. Elles devraient pouvoir décider de ce qu'elles acceptent ou refusent. Défendre, ou ne pas défendre, le droit des enseignants d'avoir une position particulière, sans encourir le risque d'être humiliés par un arbitrage défavorable. Libre à elles, aussi, de prendre le risque de censurer les enseignements contestés, si une majorité des enseignants y consent. Elles seraient seulement tenues d'en informer les postulants à une inscription.

Je pense qu'un tel choix refroidirait bien des ardeurs de cette jeunesse qui s'en croit.

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