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Sceptique
18 mars 2015

LES RETRAITES, ENCORE, TOUJOURS.

Soucieux de "sauver leurs meubles", malmenés par la perte, méritée, de la confiance des français, les syndicats ont mobilisé quelques milliers de retraités, les moins bien lotis, ne recevant que quelques centaines d'euros par mois. Le montant de ces pensions est bloqué depuis près de trois ans, en même temps que le nombre des chômeurs a augmenté de 600.000 victimes.

Du côté des employeurs potentiels, l'absence de croissance, le poids des charges, freine les embauches. Le chômage des jeunes sans expérience, celui des séniors devenus "trop chers", est préoccupant et sans issue visible.

Échaudés par l'effondrement des rentes, victimes de l'inflation, les français ont adopté en 1945 le système par répartition. Les retraites étant payées par les cotisations des actifs, elles devaient être automatiquement ajustées en cas d'inflation, de hausse nominale des cotisations. 

Mais l'utilisation "facile" des départs prématurés à la retraite, pour tempérer la dégradation de notre activité industrielle, a fini par concerner le système (moins de cotisations, plus de pensions), créant, et creusant, un déficit du système. Longtemps, par démagogie, les politiques et les syndicats ont nié le problème. Les derniers se sont dressés violemment contre les réformes entreprises par les politiques. Ils ont été suivis par de nombreux salariés ignorants. Les corrections sont restées "à la marge", insuffisantes.

Mais, c'est mon constat, le système de la rente est resté gravé dans les esprits, et trop de français pensent encore que c'est "leur" argent qui leur est restitué sous forme de retraite. Et leurs "conseillers", héritiers de ceux qui ont eu l'intelligence d'appliquer ce système inspiré de l'assurance, se gardent bien de le rappeler à leurs ouailles. Qui, pensant aux jeunes affectés par le chômage, relativiseraient leur gêne.

Tous les systèmes de redistribution sont affectés par la crise de notre économie. Les impôts, votés avec enthousiasme par la majorité actuelle, ne rentrent pas, car les revenus estimés sont restés imaginaires. La sécurité sociale a moins de ressources, et autant, ou plus, de dépenses. Et, enfin, les caisses de retraite sont en déficit, et entament leurs réserves, prévues au temps des vaches grasses de leur fondation.

La situation est suffisamment grave, et les perspectives peu engageantes, pour que des politiques avisés ne placent même plus leurs espoirs dans une reprise économique pour sauver les finances des caisses de retraite, et préconisent l'adjonction d'une part de capitalisation, ouvrant droit à une pension en proportion des points acquis. Il en existe quelques exemples, autorisés aux professions libérales, et contrôlées par elles.

J'ai toujours éprouvé une méfiance envers la capitalisation, exposée aux malversations de ses gestionnaires. Il y a eu, dans le monde, quelques affaires retentissantes, faisant un grand nombre de victimes. Qu'en sera-t-il quand cette possibilité sera généralisée en France? 

Pour le moment, la raison se heurte à la passion et à la mauvaise foi, pour faire admettre une réforme préventive indispensable, l'allongement de la période d'activité, le recul de l'âge de départ. Les français sont nombreux à ne pas aimer leur travail et à rêver de leur retraite. 

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