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Sceptique
26 mars 2015

CRASH DE L'A320 EN HAUTE-PROVENCE. STUPEUR ET TREMBLEMENTS!

L'anomalie du trajet de cet A 320, parti de Barcelone vers Dusseldorf, avec 144 passagers, sa descente de près de 4000 mètres d'altitude, sans autorisation, avait alerté le Contrôle Aérien, auquel le pilote ne répondait pas. La suite n'avait pas tardé. L'avion avait percuté un flanc de montage à pleine vitesse, et s'était pulvérisé, tuant tous ses passagers et membres d'équipage.

Les questions et les commentaires allaient bon train. Les responsables de la machine volante se défendaient de toute négligence dans son entretien, effectué en conformité avec les règles européennes et internationales. Les pilotes avaient de l'expérience. Rien de donnait à penser que des terroristes, non soupçonnés à l'embarquement, avaient pris le contrôle de l'avion, et avaient répété le crime du 11 Septembre 2001. 

Dès les premières heures de recherche sur les lieux de l'impact, une des "boites noires" de l'appareil avait été retrouvée, et remise, aux experts rameutés.

C'est un quotidien américain qui a bénéficié du "scoop", mis sous le nez du monde. Il apparaissait que le commandant de bord (ou le co-pilote.....les versions sont diverses..) avait quitté le cockpit , et que l'homme aux commandes n'avait pas répondu aux demandes d'accès au poste de pilotage. Comme, on le saura d'autre part, il n'avait jamais répondu aux demandes d'explications de la tour de contrôle.

Était-il mort subitement, ou victime d'un malaise, le rendant incapable de coder l'ouverture le la porte, maintenant contrôlée de l'intérieur? 

Malgré son piteux état, l'enregistreur des dialogues des pilotes et des divers bruits audibles dans la cabine de pilotage, a livré l'intégralité  de ce qui s'était passé, entre le décollage et le crash final.

Le commandant de bord a transmis les commandes au co-pilote et il est sorti. Le co-pilote a immédiatement modifié l'altitude programmée. Le pilote automatique a exécuté la manoeuvre. Il n'a pas répondu aux questions du contrôle, ni aux demandes du commandant de bord de lui ouvrir le poste de pilotage. L'enregistrement confirme l'insistance du commandant de bord, la tentative de forçage, celle du contrôle aérien, et laisse entendre la respiration du pilote aux commandes, jusqu'au choc final. Il était donc bien vivant.

Le suicide d'un commandant de bord d'avion commercial, entrainant dans la mort tous les occupants de l'appareil, a été plusieurs fois fortement soupçonné, mais sans jamais atteindre la certitude de ce dernier cas. Les doutes ne favorisaient pas l'analyse clinique du passage à l'acte. Le suicide est le propre de l'homme, un dernier message adressé aux survivants.

Pendant des siècles, dans l'Occident formaté par l'antiquité grecque et le christianisme, le suicide était un aveu de culpabilité et de l'indignité de sa vie. La culpabilité était confirmée par le rejet par l'Église de celui ou celle qui refusait le don divin, ses devoirs, ses épreuves.

Une évolution très importante et très rapide, parce que, commode, a modifié le profil de la dépression "mélancolique" dans le monde occidental. Elle est partie des États-Unis, pourtant très pieux, mais protestants, ,exaltant la responsabilité personnelle. Où la protection sociale, à commencer par la famille, est plus faible, ou plus rude, et la compétition, de tous les instants. Il est plus facile, dans ce contexte, il me semble, de considérer son échec comme un défaut de reconnaissance par les autres, au lieu d'un défaut de soi-même, qu'on est seul à percevoir. 

La dépression mélancolique, auto-accusatrice, se transforme en un sentiment de persécution, une rumination paranoïaque. La libre disposition d'armes à feu fait faire le choix du massacre, et l'auto-punition se concrétise par le suicide.

Le franchissement de l'Atlantique par cette nouvelle façon de broyer du noir a été permis par l'affaiblissement de la ferveur religieuse, et la séduction du modèle américain de la réussite. Le modèle professionnel offert par l'aviation civile et commerciale est maintenant très éloigné de l'aventure des pionniers. La progression, l'accès aux responsabilités de chef-pilote, leur remise en cause pour chaque type d'avion, le ralentissent à chaque étape.

Ce n'est qu'après coup qu'on peut imaginer la souffrance de ce jeune co-pilote, la rumination de cet acte terrible qui lui fera une célébrité posthume.

Avec l'homme, malheureusement, tout est possible, de plus en plus vite, de plus en plus loin, pour le meilleur, parfois, pour le pire, souvent.

Sceptique

Note du 31 Mars 2015: La compagnie Lufthansa fait savoir aujourd'hui qu'elle avait été informée par Lubitsch qu'il avait présenté une dépression sévère. Une dépression, sans plus de précision, n'est pas une cause d'inaptitude à une profession. C'est sa "nature", endogène, spontanée, ou réactionnelle à un événement de vie douloureux, qui contribue au pronostic. Malheureusement, les médecins sont peu informés des nuances de la pathologie mentale. Ces deux champs de la médecine sont séparés rapidement par les parcours de formation. Il aurait mieux valu que la compagnie demande l'avis d'un expert psychiatre.

Une telle erreur pourrait-elle se produire en France? Le cloisonnement étant le même, il ne m'est pas possible de l'exclure. Sa très faible probabilité doit rassurer, mais j'imagine que la prudence deviendra extrême....un certain temps.

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Commentaires
S
Hélas, non, c'est le passage à l'acte qui révèle le projet pathologique.
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P
On a quand même du mal à croire dans le cas du copilote impliqué dans cette catastrophe que personne (dans sa famille, ses amis, ses collègues) ne se soit rendu compte de son état. Est-il vraiment possible que de telles altérations psychiques passent totalement inaperçues?
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Sceptique
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