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Sceptique
11 avril 2015

QUAND JEAN-MARIE LE PEN SABORDE "SON" PARTI.

La provocation, le scandale, sont des actes politiques que Jean-Marie Le Pen a toujours aimé pratiquer, qui lui ont interdit de devenir un homme politique "comme les autres", qui ont maintenu son parti au stade de groupuscule, sans mandats locaux ou nationaux. 

Il a fallu les années Mitterrand pour que le rejet populaire lui profite: une hausse de l'audience, quelques députés à l'Assemblée Nationale de 1986, et, plus tard, une deuxième place au premier tour de la Présidentielle de 2002, devant Lionel Jospin.

Les intermèdes de la droite républicaine ne le renvoient pas au niveau zéro, mais les vents favorables gonflent ses voiles depuis 2012. La pression "amicale" de ses nouveaux partisans a obligé le Front National à faire le ménage dans ses postures et ses outrances, et à se préparer à la randonnée vers le pouvoir. Le Père fondateur semblait avoir compris la nécessité de laisser sa fille faire une beauté à un parti qui en avait besoin.

C'est bien joli de critiquer à tout va, mais il faut se mettre dans les conditions de faire visiblement mieux. Le Front National s'est ouvert à d'autres esprits que les nostalgiques de l'Algérie Française, ou de la France de Vichy. 

Je pense que c'est à ces nouveaux venus, occupant des postes de responsabilité, que le père fondateur est devenu peu à peu allergique. Les "boutons" ont eu pour thème l'extermination des juifs et ses moyens. Jean-Marie Le Pen a affirmé devant un journaliste ravi de l'aubaine, qu'il n'avait pas changé d'idées, qu'elles avaient leur place avec lui, dans le "logiciel" du Front National. Inacceptable pour une Présidente lancée dans une conquête des esprits et de mandats électifs.

Alexis Brezet, patron du Figaro, dont j'ai remarqué depuis longtemps l'attention qu'il prête aux caractères des hommes politiques, en plus de leurs idées, avait prévenu récemment que Jean-Marie Le Pen n'est pas vraiment intéressé par les responsabilités politiques, qu'il se plait mieux dans la contestation, la provocation verbale ou gestuelle. "Etre bien élevé" n'est pas son souci. Jouer le soudard lui plait davantage.

Le souci de respectabilité qu'affiche sa fille, le ralliement d'hommes venant d'autres horizons politiques, le "coming out" de certains, révélant leur homosexualité, ont du le faire "sortir de ses gonds", le pousser à exprimer sa mauvaise humeur sous la forme d'un scandale. La réaction de ces "intrus", lui contestant tout droit de propriété sur "son" parti, ont achevé de le mettre en fureur. 

La mesure disciplinaire à laquelle il s'est exposé va être l'occasion d'un échange violent. IL pourrait refuser de rentrer dans le rang, et choisir la scission, le départ avec ses fidèles. Ça fera forcément mauvais effet. Le F.N. sera atteint dans son élan et sa cohésion, ses éléments les plus anciens ayant une communauté de vues avec le vieux chef.

Le voilà "allié objectif" du "système"!

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