POINTAGE ET FICHAGE, EST-CE LA MÊME CHOSE?
Robert Ménard, maire "apparenté" FN de Béziers, s'est sûrement fatigué pour rien, en pointant sur les listes d'élèves inscrits dans les écoles primaires de sa ville, les prénoms musulmans, lui permettant de connaitre la proportion d'élèves de cette confession.
Toute la France bien pensante s'est dressée comme un seul homme. Et elle ne s'est pas arrêtée aux mots prononcés par le maire sulfureux. Du signifié de "pointage", elle a fait le signifiant "fichage". Afin de pouvoir comparer avec le vrai fichage, fait de fiches signalétiques individuelles, que la police de la France occupée a établies pour les juifs, et de nos jours, la Police Nationale, pour les délinquants passés par ses mains.
Malgré les dénégations du coupable, tous et toutes les VIP qui ont défilé derrière le micro de BFM-TV (en l'occurrence) ont insisté sur le "fichage".
J'espère qu'ils n'ignorent pas que les maires des communes ont en charge l'enseignement primaire, et détiennent légitimement dans leur mairie la liste nominative des élèves inscrits, scolarisés par leurs soins. Les élèves confiés à l'enseignement privé n'y figurent pas, mais ils sont présents sur la liste des habitants recensés, mise à jour à l'occasion d'arrivée ou de départs. En fait, leur ignorance ne m'étonnerait pas. C'est un état tellement confortable!
Un magistrat qui passait par là a ouvert le catalogue de toutes les punitions méritées. De quoi dissuader toute vocation politique à l'échelle communale. Une enquête préliminaire confiée à la Justice a valu au maire de voir perquisitionner sa mairie, à la recherche du fameux fichier.
La France s'interdit, en principe, de connaître en détail sa population, jusqu'à leur origine géographique ou leur appartenance religieuse. "Elle" ne veut pas le savoir. Elle le sait quand même, mais secrètement, grâce à des recoupements de recensements partiels, opérés par des démographes insatisfaits. Mais il est politiquement correct de faire semblant de ne pas savoir, et d'interdire toute recherche dans ce sens.
Robert Ménard a voulu apaiser son obsession en pratiquant un pointage sur le critère du prénom des enfants scolarisés. Il a abouti à un pourcentage d'élèves présumés musulmans. "On" lui renvoie à la figure qu'il peut très bien arriver qu'un enfant "chrétien" ait un prénom musulman, et vice versa. Que la probabilité soit faible mais pas nulle n'empêche pas la répétition "psittacique" de l'argument.
Malgré le tollé, "le plus hypocrite que moi, je meurs", il y a fort à parier qu'un nouveau clou chassera vite celui-là.
Sceptique
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