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Sceptique
17 juin 2015

JEUX DE RÔLES À L'ASSEMBLÉE NATIONALE.

La perte de confiance subie par l'exécutif incarné par le Président de la République, son Premier Ministre, et son gouvernement, lui complique la vie.

Car il a, depuis un moment, à faire face, en plus de l'opposition de droite, naturelle, à celle des députés socialistes que je dirai "orthodoxes", car ils opposent le dogme marxiste au pragmatisme, dit "social-libéral", adopté par l'exécutif au bout de dix-huit mois de pouvoir, promis à l'échec en l'absence d'un changement de cap.

Changement de cap, opéré en Janvier 2014, revenant sur l'entreprise de démolition de notre économie marchande. Ce qui n'a pas fait l'affaire du "Cheval de Troie" de la gauche de la gauche. Qui avait voté pour François Hollande, faute de mieux, mais convaincue qu'elle ne ferait qu'une bouchée d'un homme présumé faible et influençable.

Le "ticket" formé par le Président et son Premier Ministre Manuel Valls, situé au bord droit de la gauche, constituait le fer de lance, à rompre coûte que coûte. Malgré les apparences, le point faible, à attaquer en premier, était le Premier Ministre.

L'attelage a aggravé son cas en confiant le nouveau plan de route à un homme de cabinet, promu ministre pour faire sérieux, Emmanuel Macron, un jeune énarque brillant, ayant "pantouflé" dans une banque d'affaires. Ce qui laissait présumer de mauvaises idées glanées dans ce milieu.

Avec une audace tempérée de prudence, le jeune ministre a concocté un projet de loi, permettant l'introduction dans la législation du travail et notre vie économique de demi-solutions libérales, de quarts de solutions dirigistes, dont on pouvait attendre la levée d'obstacles hérités du protectionnisme, et des initiatives créatives d'emplois, de circulations d'argent, produisant des recettes fiscales, toujours bienvenues.

Pour l'opposition de droite, ce n'était même pas la moité de ce qu'il fallait faire, et pour la gauche de la gauche, une contre-révolution, une trahison des engagements de campagne du Président.

Le débat à l'Assemblée Nationale fut long et difficile, les amendements  furent présentés en grand nombre, repoussés, modifiés, et re-présentés. Au bout des centaines de séances nécessaires, le Chef du Gouvernement constata qu'il n'aurait pas de majorité, et usa d'une procédure prévue dans un tel cas, l'article 49-3, l'adoption sans vote. Celui-ci n'est que différé, sous la forme d''une motion de censure du gouvernement. Qui, si elle est adoptée, affaiblit tellement le Président de la République, qu'il ne peut que dissoudre l'Assemblée. Dans l'état de sa popularité, il peut être sûr d'une Assemblée Nationale dominée par l'opposition, et imposant une cohabitation, avec un Premier Ministre et un gouvernement imposant une autre politique.

Cette configuration imposait aux "frondeurs" de voter la confiance au Gouvernement, après avoir clamé leur refus de la loi proposée.

Après son passage par le Sénat, dominé par l'opposition de droite, la Loi Macron, largement remaniée, devait être rétablie dans son premier état. Mais l'opposition des frondeurs, mélangeant leurs "non" avec ceux de la droite, n'ayant pas changé, un nouvel usage du 49-3 fut mis en oeuvre. La motion de censure ne passera pas, les frondeurs ne prenant pas le risque de perdre leur siège, et la tragi-comédie aura la "happy end" prévue.

Rideau!

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