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Sceptique
18 juin 2015

EMMANUEL MACRON, LE SAUVEUR DU QUINQUENNAT?

J'ai ouvert BFM-TV à une heure inhabituelle, hier, en fin de journée,  et je suis "tombé" sur l'annonce d'une interview d'Emmanuel Macron par Ruth Elkrief, imminente.

J'ai donc écouté le jeune ministre, la "surprise du chef" au moment de sa nomination. J'ai, depuis, maintenu ma première appréciation de cet énarque, inconnu des médias, tant qu'il était resté dans la discrétion d'un  cabinet. Je l'avais trouvé aimable, ouvert, sans défense genre "langue de bois",  mensonge "franc et massif", ou "envoi en touche". Il tranchait avec les autres hommes, ou femmes*, du Président ou du Parti Socialiste.

On lui doit une loi dont l'ambition est de dégripper, sans rudesse, notre économie, rouillée, cacochyme, essoufflée. On sait que l'opposition de droite la trouve trop timide, et que la "gauche conservatrice", comme il la nomme franchement, crie à l'hérésie.

Mais elle est mieux que rien, et l'opinion populaire la ressent ainsi. Nos institutions, de la cinquième République, postulent que le Président et sa majorité sont élus pour cinq ans, et sont responsables de ce qu'ils font, et de ce qu'ils ne font pas. En matière économique, pendant leurs trois premières années de mandat,  le Président, son gouvernement, et sa majorité, se sont contentés de se plaindre de l'héritage, sans oublier d'annuler les actions de leurs prédécesseurs, de rançonner ceux qui travaillaient encore. 

Si le cap a été changé dès le début de 2014, la passion pour les usines à gaz, celle, inverse, contre la réussite, ont infléchi difficilement la trajectoire du vaisseau France. Les sanctions électorales, les municipales, les européennes, les départementales, ont martelé le mécontentement des français, dont la principale vertu n'est pas la patience, il est vrai. Mais les élus survivants ont bien été obligés de réfléchir, de remettre en question leurs actions.

Ruth Elkrief, fidèle à elle-même, aux procédés de sa profession, avait du mal, ou feignait d'avoir du mal, à comprendre les audaces du Ministre, qui frôlent le crime de lèse-théorie, d'apostasie du marxisme. Il reprenait patiemment sa démonstration, le mode d'emploi de sa loi*. 

Son optimisme était-il convenu, ou réel? Le mois qui viennent permettront de juger. 

Il a abordé son parcours politique, a reconnu avoir été "encarté" au P.S., pendant ses études, mais sans "se faire remarquer" par un militantisme effectif. Il n'est pas membre du parti, actuellement. Il doit sa promotion à l'estime du Président. Il ne se projette pas dans l'avenir, dans la peau d'un élu, par exemple. 

Il n'a sûrement pas tort d'afficher sa modestie. Le pari qu'il a soumis à François Hollande et à sa majorité, n'est pas gagné. Il peut encore être torpillé. Lui est sûrement jalousé et maudit. 

Si sa loi contribue à améliorer le marché du travail, si cette amélioration fait baisser la pression sur le quinquennat de François Hollande, pourra-t-elle lui permettre d'en gagner un second? Il y a encore beaucoup à faire pour inverser l'opinion, balayer les déceptions accumulées jusqu'ici.

Comme François Hollande semble vouloir être réélu par les seules forces politiques qui l'ont porté au pouvoir en 2012, celles-ci auront le sentiment d'être pardonnées de leurs trahisons, exigeront davantage de soumission de la part de leur obligé. J'ai du mal à comprendre son obstination dans l'usage de la brosse à reluire, bien qu'il y soit très fort.

Je souhaite à Emmanuel Macron de ne pas tomber dans ce pétrin.

Sceptique

* Il a même osé lui répondre, à propos des embauches qui tardent, "les emplois ne se décrètent pas".

 

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Commentaires
P
Il commence à faire de l'ombre à Valls... Il fait une bonne impression par son regard droit,clair (pas sombre comme celui du toréador Valls),mais surtout il n'a pas été formaté au PS.
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Sceptique
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