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Sceptique
23 juillet 2015

LES ÉLEVEURS APAISÉS?

Rassurés par la mobilisation du Gouvernement sur leur cas, obligés, aussi, de retourner au chevet de leurs bêtes, les éleveurs en colère ont commencé à lever les barrages routiers, en particulier sur le point sensible de l'accès au Mont Saint Michel. Il persiste encore quelques blocages.

Tout le monde pourrait féliciter leurs syndicats, dont le principal, la FNSEA, et la discipline des manifestants. Également la tolérance des français, affectés dans leurs vacances, mais solidaires de leurs éleveurs.

Pourtant, parmi les facteurs des difficultés des éleveurs, d'ovins, de porcins, et de bovins, une diminution régulière de la consommation de viande est observée. Après la disette de la guerre, la consommation de viande s'était élevée parallèlement à l'offre. C'était une reconquête, celle du droit de consommer de la viande, devenue accessible avec l'élévation des salaires, pendant l'entre-deux-guerres.

La crise de la vache folle fut une douche froide, et la chute de la consommation fut impressionnante. D'autres affaires, de fraudes commises par les transformateurs, portèrent des coups à la confiance. 

Et maintenant, ce sont les doutes ou les réserves des diététiciens, des contempteurs de la souffrance infligée aux animaux, qui surenchérissent jusquau renoncement à la nourriture d'origine animale (végétalisme, véganisme), mettant les enfants en grave danger de carences, mortelles en cas de dissimulation de l'enfant malade. Notre nature animale est niée.

Cette influence est encore marginale, mais convertit régulièrement de nouveaux adeptes, volontiers négationnistes du danger.

La crise actuelle n'a pas de rapports avec ces conduites alimentaires. Ce n'est qu'une affaire de marché, dont la saturation affecte le premier niveau, celui de la production, le plus faible, il faut le rappeler. Le suivant, l'abbatage, n'est pas sans faiblesses. Les faillites d'entreprises bretonnes ne sont pas si loin. Elles finissent toujours par souffrir de la faiblesse de la production ou de la consommation. 

Quant à la grande distibution, dont le rôle est important par son volume d'achats, elle est soumise à une compétition permanente avec ses semblables, sous la forme d'une guerre des prix. Il est probablement faux de dire qu'elle fait ce qu'elle veut en la malière. Édouard Leclerc veille!

Le niveau politique devra prendre conscience de la nocivité de ses envois en touche, ou de l'expression de son antipathie. Il n'avait rien vu venir, ou n'avait pas voulu voir. Sa première réaction, chercher un bouc émissaire, a été lamentable. La trouille du ministre a été moins que glorieuse. Il ne s'est pas fait bouffer tout cru, finalement.

Les "mesurettes" adoptées en urgence par le gouvernement ne seront pas ruineuses, et correspondent aux demandes modestes des éleveurs. Mais aller d'oublis en jacqueries n'est pas une solution. Ce n'est pas parce que le poids électoral de l'agriculture n'est plus déterminant qu'un État digne de ce nom peut se laver les mains de ses difficultés, auxquelles il contribue obstinément. 

De leur côté, les professions agricoles ne doivent pas attendre le "feu vert" des politiques pour mieux s'organiser et participer à la valorisation de leurs produits. Les politiques n'ont pas de réel intérêt à prendre en compte des contre-pouvoirs solides et tenaces. Il les préfère illusoires*.

Sceptique

* Bruno Le Maire, ancien Ministre de l'Agriculture, préconise également une organisation de la profession lui donnant plus de poids dans les rapports entre parties prenantes de la filière viande. Il y ajoute la levée de l'embargo russe. Ce n'est pas de notre ressort. Il faudrait que nous levions les sanctions prises contre Poutine et son pouvoir, en raison de leurs parjures des accords de Minsk. "Ils" continuent leur travail de sape, meurtrier, contre l'Ukraine indépendante. Nous devons aider nos éleveurs en gardant notre honneur.

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