LA CONNERIE EST ELLE HÉRÉDITAIRE?

Je crois qu'il y aura consensus sur mon titre. Pour deux raisons: on est toujours un con pour quelqu'un d'autre, et il suffit de penser autrement pour l'être.

Il est habituel que les sensibilités politiques, de droite, ou de gauche, influencent les progénitures. Surtout s'il y a accord entre les géniteurs. Dans le cas contraire, ça dépend de qui, de la mère, ou du père, a le dernier mot.

Mais ça ne suffit pas pour affirmer que l'opinion politique est influencée par l'hérédité, ou qu'elle serait déterminée par un façonnage* particulier du cerveau. 

Des pathologies particulières, comme la paranoïa, avec son sentiment de persécution inclinent sûrement à penser à droite, par protestation contre l'injustice  qui est faite au malade. La non reconnaissance de sa valeur, celle  que les "autres" lui assignent. Il y a rarement des antécédents anciens dans ces cas, mais parfois un partage familial du délire.

Le schizophrène fait habituellement peu de cas de la politique. Son propre cas lui suffit amplement.

L'opinion courante au sein d'une famille dépend de deux principaux facteurs:-le niveau social et de revenu, en particulier s'il y a une menace claire sur cet élément, dans le sens d'une diminution. -le niveau de formation culturelle et professionnelle, créant une solidarité avec une classe, celle dont on estime faire partie.

Dans une société stable comme l'est la société française, la stabilité inter-générationnelle des opinions peut-être prise pour un atavisme. Dans une société dynamique où la réussite peut être rapide et ample, le changement de classe s'accompagne d'un changement de l'opinion politique**. L'élévation est intégrée, la re-descente inimaginable. Ce n'est pas une trahison, c'est un changement de point de vue.

Pour revenir aux pathologies, dépressives, dissociatives, ou caractérielles (états limites), leur aspect familial interoge la génétique. On ne trouve jamais de prédisposition "dominante", mais seulement, des "points faibles", qui ne résistent pas à une situation traumatique, mais n'affectent pas tous les membres d'une famille, "nucléaire", ou "élargie". Une variation de l'opinion politique du sujet malade n'est jamais univoque.

Sceptique

* J'emploie à dessein le terme "façonnage" qui peut se référer à une modification matérielle, plutôt que "formatage", qui renvoie à la programmation. Le mot "engrammation" est peut-être plus approprié.

**Un exemple historique a été donné par le peuplement "européen" de l'Algérie, annexée par le conquérant français. Des opinions de gauche, corrélées à la misère (espagnols, maltais), à la révolte, (communards, anarchistes), ont donné ce qu'on sait après plusieurs générations de réussite matérielle, d'enracinement. Seuls les alsaciens refusant l'annexion allemande n'ont pas eu besoin de changer d'idées.