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Sceptique
18 septembre 2015

UNE ÉCOLOGIE POLITIQUE EST ELLE POSSIBLE?

C'est une question qui m'est familière, tant je me la pose souvent. Un article du site Telos, intitulé "l'Écologie politique en miettes"*, m'inspire. Le constat ne me suffit pas. L'écologie a, bien sur, un projet politique, mais il est, sans oser le dire, révolutionnaire. La société telle qu'elle est, telle qu'elle fonctionne, doit disparaitre. Leur projet n'a pas vraiment de modèle dans l'histoire de l'homme, même précédant le néolithique. Avant de produire, l'homme prélevait sur la nature, comme n'importe quelle espèce. Il n'est pas impossible que les innovations qu'ont été l'agriculture et l'élevage aient été la réaction à une pénurie sévère, le volume de prélèvement augmentant avec le nombre des hommes.

Car si l'homme primitif a été un chasseur-cueilleur, il n'est pas établi qu'il ait été un gibier facile. Il y a des preuves archéologiques d'humains tués par des fauves, mais la lutte était inégale. L'homme s'armait, et chassait en groupe. Prédateur sans prédateur, l'homme a, par comparaison avec ses proies, ou avec ses concurrents, proliféré plus vite. Il a épuisé les "niches écologiques" qu'il exploitait.

La production, agricole, et pastorale, a solutionné le problème. L'inflation démographique de l'homme a fait un bond impressionnant. Les échanges de surplus, ceux d'outils et d'armes, ont ébauché le commerce.

Ce dernier n'a cessé de croitre,jusqu'à nos jours, s'étendant par voie terrestre d'abord, à la Chine, puis par les voies maritimes, dont l'ouverture a fait découvrir les continents américains. Deux siècles plus tard, la première Révolution industrielle, suivie au 19ème siècle, par la seconde, qui fait faire un bond au développement de l'Europe et de l'Amérique du Nord, déclenche l'expansion mondiale des peuples concernés, qui se lancent dans la recherche de marchés, soumis, ou conquis, s'ils ne sont pas consentants.

Le modèle de société créé par les diverses technologies, et leur support financier, s'est imposé à la quasi totalité du monde. Des réactions à ses excès ont créé des utopies dont l'échec a été reconnu par leurs auteurs.

L'écologisme en est une nouvelle. Son objet n'est pas une meilleure distribution des biens produits, mais une réduction de la production de ces biens et de leur consommation, qui sont affirmées nocives à notre terre, une menace mortelle pour le monde vivant, dont nous faisons partie.

Pour le moment, l'histoire de l'humanité est faite de guerres, de massacres, de famines, de persécutions, de tortures et d'exécutions, et en même temps, mais en d'autres endroits, de fêtes et d'orgies diverses, de voyages d'agrément, de découverte, de consommation des objets les plus divers et de tous les prix, produits par nos industries et les ingénieurs qui les servent.

Les peuples nantis se frappent la poitrine, mais ne renoncent pas à leur mode de vie. Les peuples misérables en rêvent, et s'ils le peuvent, prennent la route périlleuse qui pourrait les mener dans les pays de cocagne.

L'écologisme ne peut qu'être mal à l'aise devant ces phénomènes incontrôlables. Il fulmine contre la gabegie, et tait sa préférence pour la frugalité, volontaire ou généralisée.

Que prôneraient les écologistes en France,s'ils osaient? La suppression des voitures particulières et des transports de denrées à longue distance réduirait les exigences de variété alimentaire, et de vacances fréquentes et lointaines. Les systèmes de production, utilisant la force corporelle, ne pourraient offrir de surplus, mais exigeraient plus de main d'oeuvre, dont le revenu suffirait à se procurer la ration de survie.

Avec quelques pour cent de voix authentiques aux élections, ils sont obligés de s'allier à des partis plus puissants, mais séducteurs, simplement soucieux de mettre la distribution devant la production. Dont il leur faut bien se soucier pour résorber le chômage. Il leur est toujours nécessaire de faire un demi-tour dès le premier tiers de leur mandat, pour ajuster leur gouvernance à la réalité, s'éloignant, du même coup, des voeux intimes de leur allié écologiste. Que sa sincérité oblige à rompre l'alliance.

La récolte de voeux exaucés ne peut qu'être maigre, sans effet sur la catastrophe annoncée.

Ont ils raison trop tôt, ou sont-ils victimes de la réelle impuissance de l'homme, malgré les apparences?

Sceptique

* écrit par Daniel Boy

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