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Sceptique
5 novembre 2015

UNE ERREUR POLITIQUEMENT CORRECTE, MAIS À L'AUTO-DESTRUCTION PROGRAMMÉE!

Obéissante et inconséquente, notre Ministre de la Santé a mis en chantier la levée de l'interdiction des dons de sang par les hommes homosexuels. 

 Cette interdiction avait été décidée très rapidement, puisque cette affection redoutable avait d'abord frappé les homosexuels, pratiquant des rapports non protégés avec des partenaires multiples. Quelques naïvetés, comme les collectes de sang dans les prisons, leur utilisation à la productions de dérivés sanguins précieux, mais infestés, ont contribué à l'expansion de l'épidémie, touchant d'autres catégories de receveurs, comme les hémophiles. Le scandale avait pris fin par une décision politique, prise séance tenante par Laurent Fabius. Mais les victimes étaient nombreuses et les possibilités thérapeutiques balbutiantes.

Depuis cette époque, les effets de la prévention et les progrès thérapeutiques ont contenu, relativement, le développement de l'épidémie, dont les homosexuels restent les principales victimes. Du coup, la peur est moindre, les comportements à risque persistent, les contaminations nouvelles, longtemps méconnues, aussi. 

Mais la garde est suffisamment abaissée pour que des porte-paroles de la communauté soulèvent le problème de l'égalité des droits, forcément entravés par les interdits instaurés. Ils ont été entendus par la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH), qui fait pression sur les  états membres de l'U.E. pour qu'ils révisent leurs droits, les nettoient de toute discrimination, de quelque nature qu'elle soit.

Bien sûr, une telle mesure n'a pas été sans émouvoir les scientifiques engagés dans la lutte contre le SIDA. Ils ont rapidement calculé que le risque résiduel très faible, imputable à des rapports hétérosexuels non protégés quelques jours avant le don du sang, serait multiplié par quatre. Le caractère délibéré de cette prise de risque ne serait pas pardonné par la juridiction pénale. Les malencontreux décideurs ne couperaient pas à des procès infamants.

Ni la Ministre de la Santé, incompétente dans ce domaine, ni le "donneur d'ordre", le Président de la République, pour la même raison, ne se sont cabrés face à la demande de la CEDH. Leurs conseillers techniques ont placé en travers de la mesure "ébouriffante" un serment, celui ne n'avoir eu aucun rapport sexuel à risque pendant les douze mois précédant le don de sang!

Il faudra au donneur concerné une ascèse confinant à la sainteté. Le serment d'avoir respecté l'abstinence ou les précautions recommandées sera-t-il suffisant et sincère à100%? Et si une contamination, simple, ou multiple, est imputable à un don de ce genre, qui sera coupable, et responsable ?

J'ai de forts doutes sur la docilité des médecins responsables des équipes du CNTS. D'autres, plus haut placés, ont claironné que la mesure réduirait le déficit chronique des dons de sang. Mais ont ils pris la mesure des suites politiques et judiciaires des possibles erreurs ou mensonges?

Donner du sang est l'exercice d'une liberté. Mais la liberté s'arrête où commence celle des autres. En particulier celle de rester en bonne santé, de ne pas être atteint d'une maladie qui n'est plus mortelle à court ou moyen terme, mais qui est contraignante à vie.

La mesure en préparation pourrait bien être factice, en raison de l'exigence très peu "naturelle" qui la limite. On peut, d'ores et déjà, la considérer comme une tromperie consciente, annulant la liberté consentie sous contrainte.

Que notre pouvoir en soit réduit à une défense aussi minable ne "passe" vraiment pas.

Sceptique

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