RÉGIONALES, PREMIER TOUR, "TOUT LE MONDE IL A GAGNÉ!"

Pour être précis, non, il n'y a pour le moment qu'un seul gagnant, le Front National dirigé par Marine Le Pen. "Il" devance, de dix à quinze points, les autres partis, de droite, du centre, de gauche et d'extrême gauche. Le taux d'abstention est proche de 50%.

La droite des Républicains et du Centre est le plus souvent en seconde position. Il suffirait, dans tous les cas de figure, que le parti arrivé en troisième position se retire en désignant celui qui est en deuxième position comme représentant le Front Républicain. La droite se désisterait dans deux ou trois régions, et remporterait les autres.

À droite, tandis que les principaux candidats comptent sur le ralliement des abstentionnistes, troublés par le succès du Front National, le Président des Républicains, Nicolas Sarkozy, est le premier à exprimer le refus de la solution simple: pas de désistement d'une liste en faveur de "l'adversaire" mieux placé. "Tout sera perdu, for l'honneur!"*

À gauche, le décompte des voix de tous les candidats de la gauche, comprenant une extrême gauche radicale, anti-tout, les écologistes, non moins radicaux, permet au porte parole du Parti Socialiste de proclamer Sa victoire prévisible. Il présume le ralliement de tous, même sans contreparties. 

Il ne s'agit, de part et d'autre, que de postures. Des débats furieux ont déjà du commencer pour parvenir à des solutions honorables mais efficaces, pour un deuxième tour qui limite au mieux les effets de la "vague bleue".

Je concluerai par une ébauche d'analyse de cette victoire redoutée de l'extrême-droite. L'échec du Président François Hollande et de sa majorité sur les plans économique et social. Le chômage, entretenu par la langueur de l'activité économique et la méfiance des entrepreneurs, pèse sur l'opinion, fixée, aussi, sur la question de l'immigration, qui met en échec l'État, et l'Europe, dans son ensemble.

Sceptique

*"Tout est perdu, for l'honneur." Message du Roi François 1er, fait prisonnier à Pavie.

Note du 7 Décembre 2015, 9h45: Les premières informations font état d'une demande du P.S. faite à ses listes en troisième position de se retirer. Évidemment, elles peuvent refuser, mais pour quel bénéfice, pour elles mêmes et leur parti. Du côté des Républicains, rien n'est annoncé de comparable.