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Sceptique
18 décembre 2015

LA CORSE ENTREPREND UNE CURE DE NATIONALISME.

Les dernières élections régionales, qui ont servi, sur le territoire métropolitain, à une explication entre les trois tiers de sa population, gauche, droite, et Front National, ont abouti, en Corse, à la mise à l'écart des représentants des mêmes factions, et au succès de la mouvance nationaliste. Qui, finalement, profite mieux du jeu démocratique que de la violence.

Faut-il s'en alarmer, craindre une prochaine étape, une sécession de la Corse, changeant de bailleurs de fonds?

Notre orgueil en souffrirait, aggravé par notre remplacement par de nouveaux vrais maitres, plus discrets, respectueux d'apparences ne gênant pas les affaires.

Je pense, au contraire, que nous devrons respecter l'expérience, faire confiance aux corses eux-mêmes, d'évaluer d'une élection à une autre, un gouvernement local animé par le sentiment nationaliste. Nous manquons tellement nous-mêmes, métropolitains, continentaux, comme "ils" nous désignent, d'un sentiment patriotique longtemps moqué comme obsolète.

Le nationalisme corse a puisé sa force dans la faiblesse de la nation française, exprimée brutalement en 1940, et mal réparée par notre participation à la victoire finale contre l'Allemagne nazie. Les bienfaits du retour au pouvoir du Général De Gaulle en 1958, la constitution de la Vème République, donnant à l'exécutif une réelle capacité d'agir (mais ne se substituant pas à la volonté, ni à l'intelligence), ne sont pas parvenus à faire oublier les rêves d'indépendance des quelques particularismes français. La Corse, par sa situation insulaire, peut, le plus, l'imaginer.

Pour apprécier à leur juste valeur les bienfaits d'une appartenance à un ensemble plus vaste, il est utile de faire l'expérience d'un changement de maitres, dès lors que les liens précédents ne sont pas rompus de manière irréversible. Pendant les six ans à venir, les corses conserveront leurs droits de citoyens français, celui de participer à l'élection présidentielle, et aux législatives. Leur courte expérience de leur pouvoir régional, à la compétence limitée, aura peut-être fait découvrir aux élus la difficulté particulière à gouverner les corses, et à ceux-ci, les défauts spécifiques des compatriotes, en action.

Quant à nous, français de "métropole", les résultats "bruts" de ces dernières élections doivent nous faire réfléchir sur notre naïveté, notre appétence pour les boniments, non suivis d'effets. Sur notre goût pour la haine et son cortège d'invectives et d'exclusions. Pour ces raisons, nous nous "plantons" d'une élection à l'autre, car nous adorons le son de la flûte. En même temps, cette liberté de notre choix est précieuse, irremplaçable. Il nous appartient de faire un meilleur tri, d'être plus circonspects au moment d'accorder notre confiance. Nous partageons une responsabilité avec ceux qui nous déçoivent.

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