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Sceptique
22 janvier 2016

LE RETOUR DE JEAN-FRANÇOIS COPÉ.

 Jean-François Copé est un personnage clé de l'UMP, devenu "Les Républicains" après le retour et l'élection à la présidence du parti de Nicolas Sarkozy, élu Président de la République en Mai 2007, et battu par François Hollande, en Mai 2012.

Dans un premier mouvement, l'ancien président de la République avait déclaré se retirer immédiatement de la vie politique, et avait laissé "en l'air" son parti et ses partisans. Parmi lesquels, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, et engagé dans la campagne, en seconde ligne, comprenant l'intendance.

Mon évaluation de sa personne était positive. Brillant, compétent, de toute évidence ambitieux*, "auto-présidentiable", mais respectant l'ordre hérarchique. Nicolas Sarkozy, contre son impopularité, "normale"** se battait pour un deuxième mandat. Il avait lui-même fait inscrire la limite de deux mandats successifs dans la constitution. Du haut en bas de la hiérarchie de l'UMP, tout le monde  combattait fidèlement pour le chef.

La défaite et le retrait du sortant vaincu assommèrent quelques jours le parti, mais assez rapidement, les "généraux" du mouvement entreprirent sa réorganisation en parti d'opposition. De toute façon, il fallait soutenir le combat des législatives, ne pas se laisser balayer par la gauche triomphante, se voyant bien sans adversaire.

Le Président du mouvement s'était toujours confondu avec le candidat à l'élection présidentielle. S'il était bien trop tôt pour désigner celui qui défierait François Hollande en 2017, le poste de Président du Parti constituait un avantage. François Fillon annonça sa candidature, Jean-François Copé fit de même, sans lâcher sa fonction de Secrétaire général. Malgré cet avantage***, les sondages donnaient un avantage confortable à l'ancien Premier Ministre.  

Mais le vote et son dépouillement furent très confus, entachés d'oublis et d'irrégularités, et Jean-François Copé fut déclaré vainqueur. François Fillon refusa ce résultat suspect, et envisagea une action en justice. 

Un compromis entre les "généraux" fut élaboré. Copé conservait le poste de président, mais devait organiser une nouvelle élection dans un délai d'un an, et être assisté par un "conseil" formé par des caciques du mouvement (Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, François Fillon).

Le coeur de l'UMP fut de nouveau ébranlé par les aveux de manipulations financières, vouées à la dissimulation des énormes dépassements des frais de campagne du candidat Nicolas Sarkozy, déjà refusés globalement par le Conseil Constitutionnel, et compensés par une souscription auprès des militants. D'autres frais, non comptés dans le dépassement, avaient été payés par le parti, à l'aide de facturations fictives, de prestations "imaginaires". Jérôme Lavrilleux, bras droit de Jean-François Copé, tout juste élu député européen, avouait subitement et publiquement ces faits, en ajoutant que le bénéficiaire, Nicolas Sarkozy, ne le savait pas.

Par contre, Jean-François Copé ne pouvait pas "ne pas savoir". Ses "gardes du corps" le contraignèrent à la démission, et prirent en mains la gestion de l'UMP.

Le temps suivant fut le retour de Nicolas Sarkozy dans l'arène politique, et sa candidature à la présidence de l'UMP, élection que la direction provisoire avait du programmer et organiser. Ses fidèles auraient préféré qu'il fut le seul candidat. Mais une opposition se déclara, et Bruno Le Maire obtint un tiers des voix.

Un tiers d'opposants, mais deux tiers de partisans.Ça se voit dans les documents diffusés par "Les Républicains", nouveau nom du parti. Ça fait 100% de mentions, de compte-rendus, de proclamations diverses. Toutes les promesses, tous les engagements d'impartialité ont été bafoués, avec les meilleures des consciences. L'esprit n'a pas changé!

Le retour de Jean-François Copé, retiré de longs mois dans son fief de Meaux, s'affiche comme "modeste", assagi, "sans rancune", mais...vengeur. Il a du lire "la mule du pape" à ses heures de loisirs. De plus, le livre-confession de Nicolas Sarkozy, déjà sorti de l'imprimerie, ne ménagerait pas l'ancien fidèle bras droit.

À SUIVRE...!

Sceptique

*Aux dents longues, "à rayer les parquets".

**La versatilité de l'opinion, à moins que ce soit l'insuffisance de l'élu et de sa majorité, se répète rapidement et durablement à chaque mandat présidentiel. Le quinquennat accentue le jeu de massacre, car il n'y a plus de cohabitation qui puisse retourner l'opinion. La cohabitation n'étant pas souhaitable, il faudra bien se résigner au quinquennat et à une alternance à ce rythme. C'est une durée maximale pour nos nerfs.

***Le Secrétaire Général disposait de tous les moyens de communication de l'appareil, de ses moyens matériels, de ses locaux, de ses finances. Son challenger se débrouillait de son côté. Il jouissait de l'estime des anciens, des têtes blanches.

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