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Sceptique
27 février 2016

LA CRISE DE L'AGRICULTURE FRANÇAISE ET SES RETOMBÉES POLITIQUES.

Une crise profonde, structurelle et durable, de notre élevage, une baisse conjoncturelle du prix des céréales, secouent notre agriculture depuis quelques mois, aggravant une situation nationale peu réjouissante.

Celle qui touche l'élevage et la production laitière concerne les entreprises modestes, dépendantes des marchés. Or, ceux-ci sont détabilisés par une augmentation sensible des productions de masse, qui concerne maintenant plusieurs états membres de l'Union Européenne, dont certains sont des nouveaux venus. Leur atout est d'avoir sauté l'étape de la petite exploitation pour adopter l'exploitation "géante", beaucoup plus rentable.

L'agriculture française a dominé pendant longtemps le marché agricole européen, en raison de ses traditions de qualité, et de l'excellence de ses terres, de culture, ou d'élevage. Mais ce dernier n'est plus dépendant des herbages, et les animaux ne sont plus que des machines à faire de la viande ou du lait. La même évolution touche la volaille et les oeufs, mais notre réaction nationale a été d'établir des normes de confort et de bien être pour nos animaux. Il est possible que nos concurrents étrangers soient passés directement à ces normes, alors que nos éleveurs ont du investir pour s'y conformer. 

Une partie de nos producteurs à choisi d'échapper au marché en se constituant une clientèle appréciant la qualité de leur production, et acceptant d'en payer le prix. Mais elle constitue une minorité.

Il est de bon ton, et politiquement correct, d'accuser la grande distribution d'être responsable de la crise. Sa clientèle n'est pas celle des bouchers professionnels, ses moyens lui font préférer la viande prédécoupée et emballée, de moindre qualité, et d'origine la moins disante. Il n'y a aucune raison de contraindre la Grande Distribution à sauver, à ses frais, nos producteurs en difficulté. Rappelons-nous que ce mode de distribution a été encouragé au profit de la clientèle populaire, justement.

J'ai connu le temps où l'intendance militaire était parfois invitée à résorber des excédents. Nous n'avons plus les effectifs en caserne, capables de jouer ce rôle!

Bref, c'est à la solidarité nationale de se porter au secours d'une profession, qui, tout en étant "primaire",  première manière inventée par l'homme pour suppléer aux aléas de la chasse, de la pêche, et de la cueillette, l'est restée sur l'échelle des revenus, sauf exceptions. Le premier, et le dernier des métiers!

Mais ça ne peut être tout. La responsable de cette crise est l'Union Européenne, qui a entrepris de déréguler, d'ouvrir à la concurrence, une activité fragile et non automatisable. La surproduction n'a pas tardé, l'effondrement des cours a suivi. Le "small is beautiful", bien français, quoique dit en anglais, s'est retourné contre nous.

Une tâche de notre pouvoir politique est de remettre debout la PAC comme organisme de régulation et de soutien. Revenir à une vision à long terme de cette activité, et cesser de l'accuser de tous les maux, aussi. 

Nos campagnes se dépeuplent pour des raisons économiques, et non par mortalité précoce et massive de ses habitants!

Sceptique

 

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