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Sceptique
30 mars 2016

LA PLACE DES SYNDICATS DANS LA SOCIÉTÉ. UN EXEMPLE AMÉRICAIN.

Les sociétés humaines sont naturellement mauvaises, à l'image de leur élément constitutif, l'homme. Pendant des millénaires, elles ne se sont maintenues que dans un seul but, l'ordre et l'efficacité du groupe, à l'échelle de grandeur atteinte, famille, clan, tribu....jusqu'à nos nations modernes, parfois immenses.

Depuis trois siècles, guère plus, elles ajoutent, en trainant les pieds, d'autres dimensions, concernant les individus, celle de justice, de paix sociale, de remplacement des rapports de force par des rapports de droit.

La définition de ces nouveaux droits n'est pas vraiment compliquée. Leur théorisation est même très ancienne. 2016 ans, environ, pour nos sociétés. Mais les égoïsmes mis en cause introduisent des contestations de cette justice particulière. C'est toujours trop, d'un côté, pas assez, de l'autre. Pour aboutir à la justice, il faut passer par une lutte, dont il a fallu définir les moyens et les limites, ou par un arbitrage, l'arbitre étant accepté par les deux parties. Le résultat de l'une ou l'autre méthode n'annule pas la tension du conflit d'intérêts, car le sentiment d'injustice persiste de part et d'autre.

C'est un exemple américain, situé en Californie, monté jusqu'à la Cour Suprême, qui motive ce billet. On peut déduire du contexte qu'en Californie, le recours à un syndicat, et le paiement d'une cotisation, sont obligatoires. Pour bénéficier des "avancées" obtenues par un syndicat, il faut y avoir adhéré et payé sa cotisation. Un groupe informel de professionnels ne peut prétendre négocier seul, car le principe de la généralisation des avantages obtenus, engage alors tous les employeurs, et tous les salariés concernés...gratuitement. Si le court-circuit se généralisait, les syndicats seraient privés de leurs ressources.

Pas moins aux États-Unis qu'ailleurs, les décisions de justice sont vécues comme...injustes, par les perdants. Dans ce cas particulier, la Cour Suprême, opportunément*amputée d'un membre "conservateur", a rendu un arrêt "normand" ,"p'tet ben qu'oui, p'tet ben que non". Aux États Unis un tel arrêt laisse dire la jurisprudence. Les demandeurs ont été déboutés, les ressources des syndicats ont été préservées.

La société française gagnerait à clarifier au même niveau le rôle des syndicats, leurs droits et leurs obligations, leurs responsabilités de personnes morales, leurs ressources, suffisantes et d'origine claire. La loi fondatrice, de 1898, ne se préoccupe que de leurs investissements immobiliers. Elle ne dit rien de leur financement. On sait qu'il ne repose que très peu sur les cotisations des adhérents, en moyenne 8% des salariés.

Même si les forces concernées, syndicats de salariés, organisations patronales, s'accommodent de l'état des choses, la situation( financements anormaux et irresponsabilité civile et pénale, sauf circonstances caricaturales), est malsaine. Elle entretient la haine et la méfiance de part et d'autre. Le droit, la justice, sont les correctifs que l'espèce humaine a inventés pour vivre pacifiquement (pas trop!).

Sceptique

*L'auteur de l'article souligne que si le Juge Scalia, conservateur, avait été encore en vie, le jugement, à cinq contre quatre, aurait été en faveur des demandeurs...c'est à dire injuste.

 

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