Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sceptique
13 mai 2016

OÙ IL EST ENCORE QUESTION DE TROMPERIE

Notre nation fermente de toutes parts, à la ville et à la campagne, au Nord, au Sud, et à l'Ouest. Comme d'habitude, l'Est ne fait pas parler de lui.

C'est une situation moins personnalisée que les populismes animés par des chefs très médiatiques, qui se proposent aux peuples, pour les soulager de leurs angoisses, grâce à leurs recettes miraculeuses.

Il s'agit au contraire de mouvements qui se veulent "de révolte", et se prétendent "sans chefs", récusant, même, le modèle naturel du regroupement humain autour d'une cause, se structurant autour de "dominants" émergeant dans leurs rangs, parlant bien, et proposant des mesures simples.

La simplicité des idées constitue leur cohésion et oriente leurs actions. Leur préalable consiste en une vision sommaire, sectorielle, de la vie de la société en souffrance. La désignation des "boucs émissaires", ceux dont vient tout le mal, n'est qu'un simple rappel. "Ils" sont catalogués depuis longtemps, périodiquement "mis hors d'état de nuire", mais ressuscités, dès que l'ensemble rentre dans une phase de reconstruction.

Leur formation, par accrétion d'individus au groupe qui propose sa vision du problème sous forme de slogans, est facilitée par le développement des moyens de communication. Tellement bien que les régimes totalitaires prennent la précaution de contrôler les accès et les contenus de ces nouveaux moyens d'alerte et d'information. Les sociétés tolérantes, respectueuses de la liberté d'expression, ne peuvent qu'utiliser "après-coup", les traces des appels à l'action violente, ou d'autres formes de transgression des lois.

Confrontées à ces mouvements, "spontanés" en apparence, déclenchés, en fait, par des meneurs en recherche de troupes, les sociétés démocratiques ne peuvent qu'attendre que ça passe, que la piétaille déserte, par fatigue, ou par nécessité matérielle. Aucune société ne peut vivre un blocage durable, parce que peu d'individus peuvent supporter longtemps une auto-exclusion de ce qui fait leur vie ordinaire. Quelques uns  "professionnalisent" leur marginalisation, dépendant alors de leur famille, des organisations humanitaires, ou de la simple prédation. Leur nombre diminue jusqu'à un plancher, un statut de marginal. Ce n'est qu'une cause de plus d'un phénomène qui touche les sociétés humaines depuis des siècles.

Une dimension pas vraiment récente, mais vite intolérable, est la violence, d'abord spontanée, résultant de la "fermentation" des esprits rassemblés, excités, couvrant leurs voix, ce qui les fait recourir aux hurlements. Il ne manque pas de cibles à attaquer, à détruire. Le caractère inéluctable du passage à la violence est prévenu par "la société" sous la forme de "forces de maintien de l'ordre" préparées et équipées pour recevoir la violence, la subir, l'user. 

Si on imagine mal ce qui se passerait en leur absence*, on sait ce que leur présence déchaine. La suite dépend de leur maitrise, qui a deux limites, les destructions de biens publics ou privés, la mise en danger des forces de l'ordre elles-mêmes, cibles des violences des manifestants. Elles sont confondues tout naturellement avec la société à détruire.

Les progrès d'une société se mesurent à la maitrise de ses forces de l'ordre, qui, au prix d'une certaine quantité de destructions, contiennent la violence jusqu'à son épuisement, sans morts de part et d'autre.

À cette aune, il est légitime de conclure que notre état dispose de moyens capables de réaliser cet optimum. Les blessures et les morts résultent d'accidents, parfaitement fortuits, ne s'expliquant que par la présence des victimes sur la trajectoire d'un projectile.

Quant aux motivations de ces violences, elles ne sont, bien entendu, pas satisfaites. L'État plie, mais ne se rend pas. Les dirigeants politiques n'y sont pour rien, dans la majorité des situations. Au fil de l'histoire, la plupart des sociétés se sont donné cette structure intermédiaire, vouée à l'application des lois, à l'ordre intérieur, sans influence des personnes ou des partis au pouvoir. Parfois, même, élus pour leur hostilité envers l'État, mais bien heureux d'être sauvés par "Lui". Les trompeurs ne sont pas trompés à leur tour.

Sceptique

*Il est permis d'imaginer que certaines victimes potentielles accueilleraient les assaillants avec des armes, et feraient alors, intentionnellement, des victimes véritables. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Sceptique
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité