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Sceptique
6 juin 2016

PAS D'ARGENT, PAS DE SUISSES. PEU D'ARGENT, ENCORE MOINS!

En raison de la facilité avec laquelle "ils" sont sondés à tout propos, les suisses ont été les premiers à être interrogés sur cette idée soudainement au goût du jour, le revenu universel.

Cette vieille idée viserait à régler une fois pour toutes, le problème de la pauvreté de n'importe quelle société humaine. Chaque individu adulte en âge de vivre sa vie recevrait une allocation le lui permettant . Selon son désir, il s'en contenterait, ou, la jugeant insuffisante, ou dérangeante, il se mettrait au travail.

Le projet, étudié un peu partout, ne livre pas de précisions sur les conduites à tenir alors. Renoncer explicitement à l'allocation, la rembourser en cas du choix du travail, inclue dans les impôts.

Des sondages laissaient penser que les suisses ne diraient pas non. Au contraire, ils ont dit non à une majorité écrasante.

La Suisse n'a pas toujours été la banque du monde, le paradis des fortunés en mal d'impôts. Avant de devenir, un temps, une terre d'émigration, elle fournissait les armées d'Europe en mercenaires. Ils furent les derniers à défendre le Roi Louis XVI aux Tuileries, envahies par les révolutionaires. "Ils" fournissent encore ses effectifs à la Garde pontificale.

Mais c'est bien tout! Les citoyens suisses font leur service militaire, peuvent être rappelés pour des périodes*, et gardent leur arme de guerre à leur domicile. Des forces armées plus techniques, comme l'aviation, sont professionnelles.

Ils ont montré, en tout cas, qu'ils étaient sensibles à l'aspect moral de la proposition. Qui balaye, radicalement, quelques mots de notre texte fondateur " l'homme gagnera son pain à la sueur de son front." 

Bien sûr, il n'y a pas de vrai texte fondateur. C'est un constat qu'ont fait les hommes parvenus à ces niveaux économiques et sociaux, que furent l'agriculture et l'élevage. Ils eurent rapidement à défendre leurs produits contre d'autres humains. Avec ces nouveaux moyens, plus sûrs, de se nourrir, a disparu la paix relative, déduite des études archéologiques de la période précédente**.

La mise en commun et le partage des produits de la chasse et de la cueillette sont encore en vigueur dans les quelques sociétés primitives répertoriées dans les zones de notre terre impropres aux activités primaires, généralisées, et même dépassées, au sein des sociétés modernes.

Je ne vois pas d'exemple d'économie distributive généralisée parmi ces sociétés, même de taille réduite. S'il y a des secours apportés aux laissés pour compte, malades, infirmes, ou non motivés, ils ne font pas l'unanimité de l'opinion. Le droit au non travail compte beaucoup d'opposants sévères. Leur proportion dans la population ne diminue pas. Elle s'exprime dans les urnes.

Doit-on la faire évoluer par la contrainte? Celle de qui? Il me semble que seule une situation de vraie misère générale pourrait pousser au choix d'une solidarité obligatoire.

Sceptique

*Mon information sur cette question date quelque peu. Des changements sont peut-être intervenus.

**Des manifestations de violences inter-humaines (tueries, captures, tortures) sont observées au mésolithique.  Les hommes sont un peu plus nombreux, et leur concurrence sur les terrains de chasse, ou de cueillette, était peut-être vive. Les techniques d'agriculture et d'élevage, apparues au proche-orient, se sont propagées d'Est en Ouest, le long du Danube, puis, se sont généralisées peu à peu. La population humaine a fait un bond quantitatif. Les guerres aussi.

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