PAUVRES TURCS...EN TURQUIE!

Malgré les menaces réitérées du Président Erdogan, et la gêne du gouvernement allemand, le Parlement de Berlin a voté la reconnaissance du génocide arménien, commis en 2015, obstinément nié par tous les gouvernements turcs, depuis.

L'annonce de ce vote a mis en rage le Président turc Erdogan, qui a entrepris, depuis quelques mois, une évolution autoritariste,nationaliste, et islamiste de sa présidence, aggravant le conflit avec sa minorité kurde, et avec tous ceux qui contestent simplement son gouvernement, ses dérives.

Ce qui l'a mis en rage, c'est que les députés allemands d'origine turque ont voté sans états d'âme cette reconnaissance. Il n'a pas hésité à parler de "sang corrompu" à leur sujet.

S'est il rendu compte de la sensibilité particulière des allemands à ce type de propos, eux qui trainent le boulet de l'aventure hitlérienne, de ses fondements racistes, des millions de victimes pour ce motif de race impure?

Depuis soixante dix ans, les allemands se sont efforcés, et sont parvenus, à inverser, non seulement l'image, mais réellement l'esprit, que pouvaient avoir légués les douze ans du pouvoir hitlérien*. Non seulement ils ont recouru à la main d'oeuvre turque pour leurs industries, mais ils n'ont mis aucun obstacle à l'intégration de ceux qui la voulaient. Pas tous.

Ceux qui y étaient parvenus ont obtenu la nationalité allemande avec tous ses droits, les partis politiques les ont accueillis, et leur ont confié les mandats électifs en rapport avec leur compétence et leur notabilité. Les électeurs allemands ne les ont pas boudés.

Le résultat est là. S'il y a des partis d'extrême droite toujours hostiles, les électeurs ne les mettent pas en échec. Ces turcs sont aussi allemands que leurs électeurs. Ils ne risquent rien en raison de leur choix, contrairement à leurs cousins de Turquie.

Si lle Parlement et l'opinion allemande ont violemment rejeté l'ingérence du président turc Erdogan, leur gouvernement, en raison de son besoin d'une coopération turque au problème des réfugiés du Moyen Orient, a retenu ses protestations. À chacun sa liberté!

Sceptique

*Cette "épuration" douce a eu besoin de temps. Dans les années 1980-1990, des jeunes allemands reçus dans le cadre de séjours linguistiques en famille, exprimaient leur approbation des actes nazis.