GÉRALD DARMANIN AU GRAND JURY RTL-LCI-LE FIGARO.

Gérald Darmanin est un pur produit de la méritocratie à la française. Né dans une famille composite et modeste du Nord, très patriote, il fait de solides études secondaires dans un collège religieux réputé de Paris, des études supérieures de droit, puis sciences-po, de Lille.

Il milite très tôt au RPR, est distingué par Jacques Toubon, mais évincé lors de la création de l'UMP. Il rejoint Christian Vanneste, député du Nord, lui succède dans ces fonctions auprès du parti. Il est le directeur de campagne du Député aux législatives de 2007, puis aux municipales de 2008. Il entre, à cette occasion, dans le conseil municipal de Tourcoing. Il dirige la campagne de David Douillet en 2009, puis est élu au conseil régional en 2010.

Quand David Douillet est nommé Secrétaire d'État aux français de l'étranger, il en devient le chef de cabinet.

Il est élu Député (10ème circonscription du Nord) en 2012. Devient maire de Tourcoing en 2014. Il participe au mouvement "La Manufacture", créé par Xavier Bertrand, qui prépare sa candidature à la présidentielle de 2017.

Il participe à la campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidence de l'UMP, en 2014, puis, dirige celle de Xavier Bertrand aux régionales de 2015, qui suivent la diminution du nombre de régions par regroupement d'anciennes régions. Partageant le choix de Xavier Bertrand, qui échange ses fonctions électives (député, maire de Saint-Quentin) contre la présidence de la nouvelle région, devenue "Hauts de France", il renonce à son mandat de député, pour celui de deuxième vice-président de la grande région. Il reste Maire de Tourcoing.

J'avais la mémoire de la voix de Gerald Darmanin, entendue "in live", ou à l'occasion de micros tendus par des journalistes. Je l'ai trouvée étouffée ce soir, j'ai eu parfois du mal à l'entendre, à suivre son débit rapide. La capacité de mes oreilles a peut-être baissé, à mon insu...volontaire!

Sa grande affaire, qui a peut-être avancé son invitation à cette émission, c'est sa vision personnelle du problème de l'islam en France. 

Il sépare deux de ses aspects, qu'il juge incompatibles avec notre société, le salafisme, qui conduit à la haine de notre culture, au risque d'une guerre civile ET religieuse tout à la fois, et la dépendance étrangère (Arabie Saoudite,Algérie, Maroc, principalement) du financement et de l'implantation de mosquées. Il préconise un Concordat avec l'islam de France, négocié avec l'association cultuelle adéquate. Il pense, et je le suis sur ce point, que l'immense majorité des musulmans de France, s'y trouve bien, apprécie nos libertés, n'est pas prête à suivre des appels au djihad contre notre peuple.

Pour faciliter le rapprochement entre la nation française et sa population musulmane, et surtout, permettre la suppression du "cordon ombilical" qui la relie au monde arabe, il préconise une révision de certains aspects de la loi de 1905.

La deuxième partie a été consacrée aux problèmes "juteux" du parti les Républicains. Il s'est montré réservé, prudent. Il était un fidèle de Xavier Bertrand, qui s'est retiré de la compétition. Il a appporté son aide précieuse à Nicolas Sarkozy, pour sa campagne pour la présidence du parti, et il met en valeur son action réunificatrice. Mais il n'hésite pas à critiquer ses positions identitaires, à lui donner tort, sans, pour autant, contester son droit et ses mérites à faire campagne pour la présidentielle de 2017.

Quant au pouvoir en place, son incapacité globale ne fait pas débat.

Sceptique