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Sceptique
14 juin 2016

LA TUERIE D'ORLANDO: LA MALADIE DE L'HOMME.

Les événements de cette ampleur, leur répétition, à partir d'un ensemble de causes connues, individuelles et sociétales, interrogent tous les témoins, c'est à dire, toute l'humanité, puisque, méridien par méridien, chaque homme est atteint par une information détaillée et commentée.

Comment est-ce possible? À qui la faute? Que pouvons-nous faire, pour prévenir? Pour empêcher? 

Car punir est impossible, le coupable mourant à la fin de l'événement, comme ses victimes. Toute action judiciaire est éteinte.

Et prévenir? Il faudrait  empêcher l'homme de penser, de réfléchir, de "ruminer" ses rancoeurs, ses propres condamnations de la société, des "autres", avec lesquels il doit partager un espace qui se rétrécit, un "bruit", infernal, que fait l'homme, à l'intention du monde, et qui "casse les oreilles" de chacun.

L'histoire de l'humanité, que les hommes eux-mêmes ont pu reconstituer sur plusieurs millions d'années, mais qui s'enrichit de millénaire en millénaire, montre notre étrangeté, au mieux, notre folie, au pire. La maladie de l'homme.

Quant à son goût de tuer, il est évident. Ce n'est que parce qu'il peut en être victime qu'il se préoccupe de l'encadrer, de l'interdire, de le punir.

Les armes lui ont été nécessaires? Il est mal équipé, naturellement, simplement pour chasser. Il a donc inventé des prolongements à ses mains, et il s'en sert, aussi, pour régler ses comptes.

"Elles" sont généralement justifiées par le souci de se défendre, mais elles servent pour attaquer. Le mot "justifier", qui se présente, est humain par essence. Tout assassin se justifie, avant, et après son acte. S'il meurt après ses victimes, "il s'est fait justice", ou "justice est faite". L'action judiciaire est éteinte.

Certains hommes sont-ils plus malades que la moyenne des autres? Sûrement. Leur limites internes, qui les préservent de l'influence, de la suggestion, qui prend diverses formes, qui provient de multiples sources, sont plus fragiles. Ils sont plus suggestibles. Les changements culturels modifient l'expression de la maladie.

Le cas particulier des États-Unis, la liberté de posséder des armes, "pour se défendre", pèse sur les statistiques des passages à l'acte. Mais les ruminations, les "envies de tuer", en réaction à des agressions, parfois imaginaires, mettent tous les humains à égalité. Les américains auraient raison de renoncer  à leurs arsenaux privés. Il y aurait moins de meurtres. Mais autant de mauvais sentiments. La maladie de 'homme est incurable.

Sceptique

Note (importante) La presse nord-américaine a rapporté les témoignages de rescapés, ayant reconnu le tueur comme un familier des lieux. C'est une notion capitale. Le tueur luttait contre son attirance homosexuelle, ressentait une très forte culpabilité, qui s'est traduite par un massacre ayant le sens d'un rachat, lui compris.

2ème note du 23/06/2016: le témoignage du "compagnon" du tueur confirme ses problèmes d'humeur et de caractère, expression de sa lutte contre son inclination. Il "projetait" sur les autres ce qu'il ne pouvait supporter de sa propre culpabilité. Le passage à l'acte était purificateur.

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Commentaires
S
Tout à fait d'accord.
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D
Il est évident que j'en ferais jamais une référence politique. Les niveaux de l'interprétation sont divers et peuvent être très différents sans s'exclure mutuellement; bien au contraire. C'est le drame des victimes qui importe maintenant et on souhaiterait des moyens de "prophylaxie" sociale mis en place pour éviter ce genre de carnages...Cela ne me semble pas facile. Seule l'éducation et l'esprit critique peuvent nous sauver. L'intégrisme et le fanatisme poussent à la "haine de soi" projetée sur les autres.
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D
Cette tuerie, tout comme celles qui ressemblent à celle-ci nous rapprochent tristement, sur le plan anthropologique, du "roman familial des origines", où le fratricide est présenté comme une des conséquences presque inéluctables du récit de la chute. Effectivement, l'attirance homosexuelle avérée de l'auteur du massacre fait que ce jeune homme a préféré tuer ses "frères' pour ne pas reconnaître qu'il est un de leurs. Dans la paranoïa, la projection est omniprésente et le versant homosexuel toujours souligné. Dans ce cas, cet homme a dit s'être senti agressé par l'image de deux homosexuels s'embrassant sur la bouche devant sa femme et son enfant. S'il est "menacé", ce n'est que par ce qu'il perçoit en miroir, presque à son insu et qui devient à son tour persécuteur dans une sorte d'identification projective. Si nous sommes tous "malades" à des degrés divers (la différence, rappelons-le est quantitative et non pas qualitative) mieux se connaître consiste à accepter sa part d'ombre sans se laisser submerger par elle. Mais tout cela est masqué derrière une "mission" à accomplir... et l'absence sans doute de limites structurantes posées sur le plan psychique, car pour paraphraser Lacan (qui lui, se référait au capitalisme): le discours de l'intégrisme forclôt la castration.
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Sceptique
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