UNE PRIMAIRE POUR LE PARTI SOCIALISTE EST UNE BONNE OPÉRATION.

Si la précédente, en 2011, a produit le résultat douteux (pour ne pas être cruel), que l'on sait, le retour à cette méthode ne peut qu'assainir, pour le parti socialiste, la situation créée par l'image déplorable que va laisser François Hollande, en ne laissant pas se former une nébuleuse de candidats, dont le président sortant lui-même.

Il faudrait qu'il tienne un discours "miraculeux", bouleversant son électorat comme le ferait, on le suppose, l'apparition du fantôme de Jean Jaurès, appelant, au nom de Dieu, ainsi confirmé et dévoilé, à redonner confiance à François Hollande.

Ou alors, il faudrait qu'il remplisse tout un carnet de chèques, pour quelques milliards de générosités politiquement correctes. Il a déjà un certain entrainement!

La primaire devrait susciter autant de vocations que celle des Républicains a déjà révélées. Logiquement, elle devrait signifier au Président sortant son congé.

Mais au profit de qui? Je ne m'avance pas, car ce ne sont pas mes oignons.

Il y en a un auquel je conseillerais de ne pas s'y exposer: Emmanuel Macron. Il ne serait pas à sa place, il prendrait tous les risques d'être injustement humilié*.

Selon les sondages, François Hollande, en se représentant, prenait le risque de ne pas passer le premier tour, de permettre un duel entre Marine Le Pen et X, désigné par les Républicains et le Centre.

Une tête nouvelle désignée par la primaire socialiste, corrigera, ou accentuera, ce risque.

Bien sûr, je fais ce calcul en partant de l'absence de toute candidature dissidente, de droite ou de gauche, car ce risque n'est pas négligeable, de part et d'autre.

Sceptique

*Il faudrait qu'il clarifie sa position politique, qu'il élabore un programme présidentiel.

Note du 19 Juin 2016, 9heures: Le "Monde" paru hier, 18 Juin, décrit la primaire socialiste comme un piège, élaboré par le président, et le Secrétaire Général du PS, Jean-Christophe Cambadélis, un fidèle.  Il est évident que les candidats possibles sont tous passés, à l'exception de Martine Aubry, par un des gouvernements de François Hollande. Les poids lourds du parti y sont encore. Leur est-il possible de se déclarer et de se mettre en congé du gouvernement en même temps? Théoriquement, oui, mais c'est politiquement risqué. "Elle" ne retrouverait son opportunité qu'en cas de sa décision de ne pas se représenter, annoncée en Décembre 2016, comme il l'a annoncé.

S'il se maintient, et, dans la foulée, s'il est confirmé par la primaire du mois de Janvier 2017, il ne pourra plus être empêché que par le vote négatif des français. L'alternance en découlera.

Note du 20 Juin 2016, 5h30: Les commentaires politiques de la décision d'une primaire du Parti Socialiste, élaborée "sur mesure" pour le Président sortant, insistent sur l'aspect de piège (pour ses adversaires!) de l'initiative. "Elle" viserait particulièrement Emmanuel Macron.

Comme, précisément, si j'en avais l'autorité, je dissuaderais fermement Emmanuel Macron d'entrer dans ce jeu pervers dès 2017, je confirme mon appréciation: cette primaire, même bâclée, sera utile à la vie politique française. Que les magouilleurs cherchent à y jouer quelques notes, n'est pas surprenant. La primaire de la droite n'est pas moins victime de tentatives de manipulation. "Un homme est un homme, c'est naturel, en somme".