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Sceptique
3 juillet 2016

MICHEL ROCARD

La mort de Michel Rocard n'a peut-être pas été une surprise pour tout le monde. Elle l'a été pour moi, en raison de sa récente prise de parole sur le conflit social qui met à mal notre pays depuis plusieurs semaines.

Bien que n'appartenant pas à la gauche, j'ai reconnu sa modération, son honnêteté, son absence de dogmatisme, d'esprit de parti.

Je sais combien il a plu à la jeunesse intellectuelle et idéaliste. Je sais combien il a été victime de la compétition féroce qui a cours en politique. Compétition qui s'enracine dans notre animalité.

Il a cependant tenu son rôle de second dévoué et compétent, comme tous les chefs en ont besoin, sans qu'il engage leur reconnaissance.

Que lui doit notre société d'aujourd'hui?

Le RMI, que j'ai failli oublier. Qui est le genre de mesure sociale difficilement imaginable à droite, et n'est d'ailleurs pas si populaire qu'on devrait le croire. Beaucoup de salariés modestes ne comprennent pas qu'on puisse être payé à ne rien faire.

La péréquation des recettes fiscales des communes de l'ïle de France, dont certaines sont bourgeoises et riches, et beaucoup d'autres pauvres et populaires. Paris, gérée par Jacques Chirac, était la plus gâtée. Ses recettes en provenance des multiples sièges sociaux prestigieux, permettaient à la ville d'avoir la main légère sur les revenus de ses habitants. Le rééquilibrage ne fut pas confiscatoire. Même pas mal! Paris, même socialiste, est toujours couru.

Et on lui doit la CSG (Contribution Sociale généralisée), escortée d'une bizarrerie: elle ne devait pas être déductible du revenu avant calcul de l'IRPP.

À son taux de départ (1,5 ou 2%), la perspective de payer un impôt sur un revenu non perçu, choquait le bon sens. Mais il n'est pas si répandu qu'on croit. Peu de commentateurs s'alarmaient de ce que produirait l'augmentation inéluctable des dépenses de santé et de la CSG: une réduction progressive des moyens d'existence...de tous les français.

Cette évidence apparut rapidement. Mais, non moins bizarrement, si les augmentations suivantes de la CSG furent déductibles du revenu, les 2% initiaux restèrent non déductibles. Ça fait une ligne supplémentaire sur le bulletin de salaire! Il en faut pour que ça fasse "bien"!

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, telle est la devise de notre État! Ça continue.

Après son passage par les responsabilités gouvernementales de premier ministre, Michel Rocard ne reprit pas un parcours ascensionnel dans le monde politique. Cette sagesse était-elle voulue, ou subie? À ma connaissance, il n'essaya jamais de la secouer. Il resta une référence pour ses amis et ses fidèles, il se vit confier, y compris par la droite, des missions honorables, mais plus techniques que politiques. Sa disparition a révélé le respect et la fidèlité qu'il avait inspirés à des jeunes qui ne le sont plus.

Sceptique

Note du 7 Juillet 2016:J'insère ici le commentaire de Michel Onfray, d'une pertinence évidente: le plafond de verre spécifique de Michel Rocard, c'est sa religion protestante, dont la rigueur ne souffre aucun compromis. Même l'ambition offerte à la France, pour son bien. C'est un fait. On ne trouve pas beaucoup de protestants chez les hommes politiques parvenus à des niveaux de responsabilité élevés, car leur accès sans aucun compromis est mathématiquement improbable. Ce n'est pas prévu par cette variante du christianisme. Le catholicisme est beaucoup plus "cool" .

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