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Sceptique
8 juillet 2016

DIEU, LA FRANCE, ET LE FOOT?

C'est le flash du Point qui salue ainsi, quelques secondes après le coup de sifflet final, la victoire de "bleus" sur l'équipe allemande.

Comme des millions de français, et....d'allemands, j'ai regardé cette rencontre, présentéecomme un virage de notre destinée.

Côté allemand, ce ne fut pas du "beau jeu". Faire des "bleus" aux bleus occupa la première demi-heure. Côté français, l'effort de démentir le destin fixé par la statistique, se traduisait par un jeu offensif soutenu. Qui fut payant. Un avantage d'un point conclut la première mi-temps. La seconde vit reprendre le même jeu, offensif de part et d'autre. Le même attaquant, Antoine Griezman, consolida le score à un quart d'heure de la fin. Notre défense tint bon. Nous avons gagné notre demi-finale.

L'homme n'est pas "corrigible", n'est pas remplaçable par un "homme nouveau". Il n'est pas mauvais que la compétition passe des champs de bataille aux stades et aux jeux collectifs qui utilisent les possibilités de nos muscles et de notre cerveau, combinées.

Les nations investissent des sommes considérables pour se doter des infrastructures, de joueurs de haut niveau, repérés sur leurs terrains au début de leur carrière, et obligés d'honorer leur nationalité par leur participation efficace à leur équipe nationale. D'aucuns font la grimace, et plus. Leur carrière internationale suffit à leur bonheur matériel.

Depuis que nos institutions politiques sont "présidentielles", rares ont été les présidents de la République à ne pas manifester leur intérêt pour ces compétitions  qui permettent d'évaluer notre pays dans son ensemble. Notre Président actuel n'aurait manqué un seul match du parcours de notre équipe, qui a gravi un par un les échelons de la compétition. Des images complaisantes, par intention, ne sont pas toujours flatteuses.

Étions nous marqués par la malédiction, comme l'a écrit "Le Point", dans son message? Je préfère écarter toute pensée religieuse de cette affaire là, comme de toutes les autres formes de la compétition internationale. C'est la reprise moderne et non sanglante du combat des Horaces et des Curiaces. Je ne sais pas si nos jeunes sont au courant de cette histoire, épisode "exogène" de notre propre histoire, prise en charge pendant quelques siècles par Rome. Ce qui est arrivé aux romains est devenu important.

Quand une compétition, quelconque, passe à l'échelle internationale, elle change de dimension et de signification. Elle nous engage, et nous juge à nos résultats. Tout le monde, tout le peuple, est concerné par le résultat et la façon de l'obtenir.

Nous avons fait de la résistance à ce constat, qui bouleversait "nos valeurs". Nous nous consolions vite des échecs de nos représentants, individuels ou collectifs. Nous avions tellement de gloire dans les  domaines de l'esprit! Nous avons mis du temps à admettre ces autres valeurs, nichées dans les sports, individuels ou collectifs. Les Jeux Olympiques, les "Coupes" internationales de toutes sortes nous bousculent périodiquement, nous contraignent à investir dans la réussite de nos champions, individuels, et collectifs.

Nous avons appris, à nos dépens, à sélectionner les "chargés de mission", à traiter les sportifs en partenaires, et moins en enfants gâtés.

Après quelques baffes bien sonores, nous avons pris les choses au sérieux, et confié ces missions à des hommes sérieux.. Qui ont fait descendre leurs vertus dans les têtes qu'ils avaient en charge.

Je ne pensais pas, moi-même, à la nécessité de ces investissements, considérant les immenses insuffisances de notre pays, jusque dans la vie quotidienne des français. Mais ce sont eux, justement, qui ont notifié à nos politiques la force de leur attente.

Ces jeux sont-ils une drogue, qui nous anesthésie, qui crée une vraie dépendance? C'est peut-être vrai pour les seuls spectateurs. Mais derière les champions, il y a tous ces jeunes, garçons et filles, qui y voient la perspective d'une reconnaissance, d'une récompense de leurs efforts. Pour le moment, réels, non travestis comme le sont devenus les "peaux d'âne" secondaires et universitaires. En sport, la compétition, plus ouverte, ne permet pas les procédés en usage pour les premiers niveaux de diplômes. "Elle" ne peut créer d'illusions.

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