ENCORE LES ONDES, UNIQUE OBJET DE NOS CRAINTES!
Il y a les esprits légers, appartenant à une humanité affligeante, à l'affût de tous les gadgets que l'Amérique invente, et que l'Asie fabrique et déverse dans nos boutiques, ou même, sur internet, sans lesquels on ne peut décemment vivre.
Et il y a les esprits chagrins, qui s'arrachent les cheveux de voir des bambins manipuler des portables ou des tablettes, mettre en route tout seuls le téléviseur ou l'ordinateur familal, placer le DVD dont ils sont accros, le faire passer X fois sans se lasser.
Que d'ondes, que d'ondes, protestent les esprits chagrins! Et, ajoutent-ils,combien de débiles, combien d'enfants fous, combien de cancéreux en culottes courtes, vont affliger leurs parents inconséquents?
Hélas, les statistiques sont muettes. Ceux qui les font étant achetés...par les lobbies du numérique, bien sûr. "On" ne saura jamais les ravages réels, qui, pourtant, seraient la juste sanction de toute la chaine criminelle, qui va des fournisseurs d'accès au commerce de ces boites magiques, petites ou grandes.
On attend les preuves, les chiffres, vérifiables et vérifiés, des effets nocifs de ce bain d'ondes électro-magnétiques, d'un niveau que n'ont pas connu nos ancêtres.
Les adultes ne sont pas les seuls à défendre leur liberté de communiquer, en tous lieux, à toute heure, à pied, et en voiture, enfreignant alors la loi, dans ce cas, soucieuse de la sécurité routière. Les ados y tiennent fort.
Un peu d'histoire. La Radio, la TSF, ont fait une timide apparition, expérimentale, au début du siècle dernier, quelques années avant la première guerre mondiale.
Mais les militaires, terriens ou marins, ont trouvé un tel intérêt à l'invention, qu'ils en ont encouragé le développement, et que celui-ci a été rapide. Dès le début du conflit, de part et d'autre, les armées, leurs états-majors, les marines, les bateaux qui les composaient, étaient équipés de la précieuse TSF, encore réduite à l'envoi et à la réception de signaux brefs ou longs. Un langage, le Morse, avait été inventé pour elle. Les utilisateurs traduisaient dans chaque sens ce qu'ils recevaient, ou ce qu'ils avaient à transmettre.
Il ne me parait pas utile de décrire les progrès qui ont suivi. Ils remplissent notre vie quotidienne, enfants compris.
Au stade du "transistor", apparu dans les années 1950, pourvu d'une antenne télescopique, il était facile de constater que le fait de serrer la main sur cette antenne amplifiait immédiatement le son restitué. Ce qui prouvait que notre corps était, lui aussi, imprégné par ces ondes. Personne ne s'est occupé, à cette époque, des dommages possibles.
On ne les ignorait pas. Les personnels ne s'approchaient pas des émetteurs des stations civiles ou militaires . La distance de sécurité était de quelques dizaines de mètres. Au delà, personne ne ressentait rien, aucun trouble de la santé n'était observé.
Ce n'est que récemment, avec le développement du portable et de ses antennes relais, que se sont développées des plaintes, aboutissant à des handicaps sociaux et professionnels, invoqués et impossibles à démontrer. Ces malades et leurs soutiens ont été très actifs, et ont fait baisser les niveaux d'émission des relais. Ce qui n'est pas sans conséquences pour les usagers. Les réseaux de fils et de fibres optiques ont bénéficié de cette supposition de nuisance, malgré leur prix.
De grandes études, couvrant tous les continents, ont été lancées pour dépister et prouver les conséquences sanitaires du développement de l'usage humain des ondes électro-magnétiques. Aucune conséquence sérieuse, comme des atteintes du cerveau, ou d'une plus grande fréquence des développements de cancers touchant le cerveau et le système nerveux, n'a été constatée. Les protestations, les accusations de fraude, n'ont eu aucune suite. Aucun fait probant d'une responsabilité d'une maladie grave n'a été établi.
Une nouvelle étude, nord-américaine, signalée (pour ma part) par la presse francophone du Québec, a franchi l'Atlantique à la vitesse de la lumière.
Elle ne reprend pas les accusations ou les soupçons des précédentes études, car elle met l'accent sur les troubles du comportement et des acquisitions cognitives, associés à la passion pour les objets électroniques.
Les garçons (pardon! pardon!) sont nettement plus touchés, d'autant plus qu'ils ont "pigé", "empiriquement", et plus vite leur mode d'emploi. Ils ont un lien compulsif à l'objet. Au détriment des autres, parents et autres bipèdes "homo sapiens". Ces derniers ayant perdu une partie de leur intérêt, la communication avec eux est appauvrie. L'autisme est vite invoqué!
Est-ce une nouvelle pathologie sociale, ou une inquiétude ainsi qualifiable? Quelles sont les intentions de l'étude, ou de sa diffusion active?
Le perfectionnisme qui s'est attaché à la politique de la santé touche principalement la qualité du passage de la première enfance. Il faut qu'il conduise efficacement et harmonieusement à la suivante, l'éducation primaire confiée à l'Éducation Nationale. Très circonspecte, quant à l'homogènéité du produit brut. Les singularités, plus ou moins éloignées du modèle standard.
La pression pour la normalisation est le principal résultat de cette sensibilité aux différences, de cette vision de l'égalité.
Le développement technologique de nos sociétés modernes, qui en profitent au mieux, ne peut pas être sans conséquences sur la culture. Qui est le bien commun d'une société, partageable entre tous ses membres, libres de s'y servir, ou non. Ses aspects ludiques sont préférés par les enfants. Leur avance sur leurs parents, parfois largués ou pas à l'aise avec les nouveautés, doit être admise comme normale.
Il est juste de défendre ces nouveautés, leur accès par les enfants, car il feront partie de leur univers jusquà leur....obsolescence, "naturelle" et non programmée. Il faudra prendre du recul avant de qualifier les modifications comportementales et culturelles crées par l'innovation technologique. Cette évolution accélérée n'est quand même pas d'hier. On ne peut pas dire qu'elle est nocive aux enfants, qui, certes, nous dépassent et nous humilient au passage.
Sceptique
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