FACE AU TERRORISME, RESTONS NOUS-MÊMES!
L'attentat de Nice, par le nombre et l'âge de ses victimes, par la méthode utilisée, a bouleversé la nation française.
Le climat d'inquiétude, en rapport avec les mises en garde des services de renseignement, était d'un niveau élevé, le contexte choisi par le tueur, le feu d'artifice du 14 Juillet, qui attire les familles à une heure tardive, nocturne, a rendu plus horrible la fuite devant le camion tueur. Sauver les enfants, se sauver soi-même, a créé une panique dont il doit être difficile de se remettre. 84 morts est un lourd bilan.
Tout ça, quelques heures après que le Président François Hollande, dans son exercice quotidien de méthode Coué, ait annoncé que l'État d'Urgence, proche de sa fin, ne serait pas prorogé.
Il le sera, bien sûr, pour trois mois, ce qui nous amènera à la période des fêtes.
Au point où en est l'enquête, il semble bien que l'acte suicide (l'auteur devait bien se douter qu'il n'y aurait pas que des victimes désarmées sur son trajet.) ait été commis sans mission personnalisée. L'auteur avait peut-être retenu la suggestion générale de l'État Islamique.
Peu importe, puisque l'effet sur les esprits est conforme à la logique. Le pouvoir politique est mis en accusation d'imprévoyance, l'immigration musulmane, de complaisance.
Ce qui est faux, à quelques exceptions non comptabilisables. Le but principal est de faire mal et peur à la population non musulmane. Les victimes musulmanes, il doit bien y en avoir, comme lors des attentats de Novembre 2015, mais ce n'est pas ce risque qui arrête les terroristes. Ils comptent davantage sur les réactions de haine des victimes ou de leur entourage. Ils veulent une guerre civile qu'ils comptent gagner....à l'usure.
C'est une hypothèse qui a ses adeptes. Ils ont décrit son scénario, ses conséquences sur la cohésion de notre société, qui pourrait subir une dégradation non contrôlable. La responsabilité de notre État est particulièrement engagée: se maintenir à bonne distance des deux communautés de fait, protéger chacune des vengeances de l'autre. Nous y sommes parvenus jusqu'à ce jour, il ne faut pas douter de l'avenir.
Nous n'en sommes pas encore, par contre, à une "sainte alliance" des nations concernées par le terrorisme islamique. Qui épargne, d'ailleurs, les peuples qui se tiennent coi, qui mettent leur tête derrière une pierre, font semblant de ne pas voir l'état du monde.
Ce monde, dans son ensemble, échappe, a toujours échappé, aux tentatives de mondialisation religieuse, ou idéologique. Sa mondialisation commerciale serait peut-être tolérable. La résistance passive a de beaux restes. C'est une inaptitude de l'humanité, sans doute.
Sceptique
Note du 16 Juillet 2016: Quarante-huit heures après l'acte terroriste, le silence de DAECH, l'absence de revendication, interroge. Je suis tenté de répondre à sa place: l'acte de Nice est impur. Il n'est pas offert à Allah, mais ne sert qu'à venger l'échec de l'auteur.
La bascule de l'homme coupable à "l'autre" coupable m'est apparu comme le changement culturel essentiel en Occident. La mélancolie et son cortège d'auto accusation, s'est transformée en paranoïa. L'acte de désespoir doit punir les vrais coupables avant de concerner la victime, sanctifiée au passage.
C'est ce narcissisme qui passe mal aux yeux de ceux qui ont inventé l'attentat-suicide au secours d'Allah. Il n'épargne pas plus les musulmans acculturés que les "bons" chrétiens qui ont montré le chemin. Bien sûr, ce paramètre ne peut avoir de traduction politique ou juridique, tant qu'il ne sera pas reconnu.
Sceptique
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