NOTRE ACTION SUR DEUX FRONTS EN LIBYE EST-ELLE UNE FAUTE?

La destruction d'un hélicoptère ayant entrainé la mort de trois militaires français, membres de la DGSE, a contraint notre Président à révéler que la France aidait une force armée "amie" à reprendre en mains la partie Est de la Libye, la Cyrénaïque.

Depuis notre appui aérien à la révolte contre Mouammar Khadafi, la Libye "libérée" est toujours déchirée en plusieurs parties, conquises et tenues par diverses factions politiques, religieuses, ou maffieuses. S'y est joint depuis un certain nombre de mois, un "clone" de DAECH, qui travaille à une réunification...à son profit. Ce qui ne ferait l'affaire de personne.

Un projet de réunification, plus ancien, et à base consensuelle, sous la conduite de l'ONU, est en cours, et ne concerne pour le moment que la partie Ouest, la Tripolitaine. Le Général Haftar à la tête de la dite force amie, ne combat que pour son territoire, et refuse de se placer sous la bannière du gouvernement unitaire de Tripoli.

La question qui se pose à notre Président, qui semble adorer les opérations militaires, en proportion de leur distance, est celle du privilège du politique sur le militaire. Manifestement, il choisit les militaires, qui, dans un coin de son cerveau, doivent avoir l'aspect d'un regret.

Il me semble qu'en Libye, tout ce qui n'est pas islamiste ou maffieux, est à première vue, préférable et défendable. Évidemment, puisqu'il y a une action collective en cours, il vaut mieux s'en cacher. Et puis, on est encore loin, sûrement, des boys-scouts ou des enfants de choeur d'un côté, et pas de l'autre.

Quant au côté Est, "on" y soulage un ami, le patron de l'Égypte.

Une partition de la Libye en deux entités, ne serait qu'un retour à l'histoire pré-colonialiste. Ce sont les italiens qui ont unifié sous leur douce férule les deux déserts. Le pétrole unificateur ne s'est fait connaitre que bien plus tard.

C'est mon opinion, et je l'assume, les opérations extérieures, c'est ce que François Hollande aura fait de bien. Le problème, c'est que ce n'est pas ce que les français attendaient, et attendent encore.

Sceptique