L'ASSASSINAT D'UN PRÊTRE: UNE "ESCALADE" DE DAECH?
C'est, pour sa réputation, la plus belle acquisition du jour. Mais c'est l'acte d'un "obstiné", frustré de ne pas être un djihadiste en tenue noire, là-bas, en Syrie.
Mollement tenu en laisse "invisible", après un emprisonnement écourté pour cause de surcharge de nos prisons, il a réussi à mettre dans le coup un copain, et, après avoir fait ses repérages, il est passé à l'acte, authentifiable comme "religieux" par sa méthode rituelle.
Une fois accompli, "il s'est jeté", avec son fidèle ami, sur les pistolets-mitrailleurs des policiers alertés. Il est éliminé, mais l'émoi national et international va résonner pendant quelques semaines.
C'est une provocation, plutôt qu'un acte de "guerre de religion", qui n'a plus vraiment cours dans une Europe où les religions procèdent d'une liberté publique, mais aucunement d'une obligation de même catégorie.
Les institutions qui représentent les religions impliquées se sont dépêchées, sincèrement, de dénoncer cet acte, et ont assuré la victime, l'Église catholique, de leur fraternité, de leur solidarité, du primat de la paix.On peut être certain, sans naïveté, de la sincérité de ces proclamations. Il n'y a pas de religions coupables face à des religions victimes. Les crimes horribles commis par DAECH ou en son nom sont le résultat d'une dérive, d'une utopie rétrograde, prétendant restaurer l'Islam dans sa phase triomphante d'il y a quinze siècles. Son "portrait" est retouché pour en accentuer les aspects offensifs et conquérants. Comme si les quinze siècles écoulés pouvaient être effacés, de part et d'autre, en plus.
Les peuples d'Europe, pour ce qui nous concerne, ne sont pas disposés à supporter sans broncher une "guerre-de-tous-les jours-sans-l'être", que leurs dirigeants, dont les nôtres, leur promettent, en leur demandant d'être patients. C'est une "qualité" que nous n'avons pas, sur ce chapitre de la sécurité, de la paix civile. Le défaitisme (ou le fatalisme), de nos responsables actuels passe mal, et voile leur activisme, pas encore bien "rodé", mais qui tient ses promesses.
Il en est comme pour chaque guerre. Les premiers coups font mouche, les suivants sont contrés ou déviés de leur but. Notre gouvernement n'inspire pas confiance car il est empêtré de scrupules et, surtout, d'oppositions internes à ses actions défensives, de revendications anachroniques ou inopportunes, fondées sur une inversion des priorités, "Moi d'abord, les autres, après".
L'opposition de droite, sur ces points, ignore les scrupules et les états d'âme, peut promettre des actions de guerre totale, avec bavures, s'il le faut. Ce n'est pas loin de ce que le peuple demande, plus fort à chaque coup encaissé.
L'avenir, c'est sûr, c'est la victoire sur les djihadistes, celle des démocraties, avec, à la sortie, des sociétés qui n'auront pas oublié le goût de la liberté. Les îlots d'obscurantisme, de totalitarisme, qui persistent et se cramponnent, n'arrêteront pas les fuites de leur système de protection. "On" souffre pour leurs victimes, mais la lutte contre Daech et ses clones nous accapare, car plus proche, plus importante.
Sceptique