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Sceptique
8 août 2016

LA GRANDE AFFAIRE DU "BURKINI".

Qui n'en a pas entendu parler? Elle secoue les politiques qui ont fait de la pudibonderie musulmane le symbole d'une impossible coexistence, et... leur raison d'être.

Précisons qu'il ne s'agit que d'une affaire privée. Une association traditionaliste a réservé pour une journée un établissement "aquatique" privé, recevant une clientèle "tout venant", sans autre limite que la décence. Ce n'est pas un club de nudistes, dont l'existence et les exigences sont connues.

Moyennant une bonne somme, l'association voudrait mettre le site à la disposition de familles musulmanes de "stricte observance", qui se privent de ce plaisir en raison de notre usage d'être très dénudés sur les plages et les bords de piscines. Un certain nombre de musulmans s'en tiennent aux recommandations du prophète, de ne pas torturer les hommes par la tentation. "Il" savait quels en étaient les ravages.

Ces familles, donc, pères, épouses, filles, posent la condition que les femmes aillent au bain dans des vêtements enveloppant tout le corps, des chevilles au cou, et les bras jusqu'aux poignets.

Ces tenues, notre histoire les connait. Elles étaient de règle aux débuts de la pratique des bains de mer, lors de notre 19ème siècle. En deux siècles, "nous" avons évolué, jusqu'à la dénudation à 95%. Celle à 100% est aussi pratiquée, mais en clubs fermés, écartant les voyeurs.

Quant à la tenue "19ème siècle", précurseure du "burkini", elle est maintenant taxée d'être malsaine, bourrée de microbes assoiffés, ragaillardis, et prêts aux diverses conquêtes de créatures innocentes. 

Je pense que l'eau de nos plages, et surtout de nos piscines, malgré les désinfectants, est une soupe de microbes, attendant une bonne affaire. Avec raison, nous mettons cette représentation en....burkini! "Cachez-nous ces microbes qui menacent notre plaisir.

Si ces tenues hyper-décentes étaient autorisées sur les plages et dans les piscines, on n'en verrait pas plus. Leur porteuses seraient gênées par cette différence, et le feraient savoir à leurs hommes. La seule solution est donc la privatisation stricte de cette pratique, tout comme l'est le nudisme.

Pour quelques dizaines de pratiquantes du "burkini", combien de jeunes musulmanes, anonymes dans leur bikini, avec, ou sans leur soutien-gorge (en place)? Rien ne les distingue de nos brunettes, et toute statistique est impossible.

Conclusion: le "burkini " est fait pour montrer et non pour cacher. C'est un signe d'appartenance religieuse, toléré en dehors de circonstances particulières: exercice d'une fonction publique ou assimilée, espace scolaire primaire et secondaire.

Le "burkini" remplirait cet office dans l'espace public, et rien ne pourrait l'interdire*. Mais "l'auto-interdiction" aurait toutes les chances d'être majoritaire de manière écrasante.

Sceptique

* Depuis l'élaboration de ce billet, des municipalités ont interdit le burkini dans les lieux publics de baignades. En avaient-elles le pouvoir? Au nom de l'ordre public, sans doute....avec raison, il semble bien. Mais les conseillers de ces provocations devraient réfléchir au rôle de victimes qu'ils attribuent à ces femmes, auxquelles ils demandent d'être encore plus visibles, au contraire du but revendiqué.

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