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Sceptique
23 août 2016

LA GUERRE DES PETITES BÊTES ET DES GROSSES BÊTES.

Au fond, l'histoire de la nature, depuis l'apparition de la vie, peut se résumer à ce schéma: une sorte de pulsion, d'ambition, enracinée dans le vivant, fabrique des espèces de plus en plus grosses, avec des raffinements de complication, et, périodiquement (quelques millions d'années quand même), un changement radical des conditions de vie (température, humidité), élimine toutes les espèces incapables de s'adapter. Les plus grosses, comme par hasard. La nature ne sait pas ce qu'elle fait, on peut dire. C'est une machine, programmée, fabriquant des copies de modèles, livrés à eux-mêmes une fois achevés. Des erreurs sont commises. La plupart sont "léthales", provoquant la mort prématurée du "nouveau modèle". Parfois, l'erreur répond à un besoin, donne un avantage au raté. Il transmettra l'erreur à ses descendants, qui formeront une variation mieux adaptée du modèle. Tant que l'environnement est stable, la grosseur est plutôt un avantage...de puissance. Un bouleversement de l'environnement l'annule.

Restent donc les petites. Ça va de nos souris, à nos diverses bactéries, en passant par les insectes....les plus petits.

Et ça repart. Toujours plus grand, plus haut, plus lourd. Les dinosaures ont laissé des traces. Ils avaient essaimé dans le monde entier, profitant d'un climat chaud et humide *, rivalisant en taille, en poids. Un bon morceau de matière planètaire, en promenade dans l'espace, s'est fait accrocher par notre champ gravitationnel, et s'est abattu sur notre terre, dans le golfe du Mexique, en faisant un cratère en conséquence, en dispersant des millions de tonnes d'eau et de poussière dans la haute atmosphère. La terre s'est retrouvée dans une obscurité glaciale, pendant.....des années. Suffisamment pour faire crever de froid et de faim toutes les bêtes à bon appétit. Les plus grosses évidemment. On estime à une vingtaine de kilos le poids maximum des individus de toutes espèces ayant pu survivre au désastre.

Je vous rassure tout de suite: nos ancêtres avaient alors la taille d'une souris, et, heureusement, il n'y avait pas de chats. Leurs ancêtres étaient encore plus petits.

Quelques dizaines de millions d'années se sont encore passées, avec un retour de la lumière solaire, relançant l'évolution des espèces vers plus de poids et plus de taille. 

Parmi lesquels les hommes, dont la posture s'est redressée, dont la tête a grossi. Ils ont fini par se parler, et, dès lors, snober les autres bêtes. 

Faisons un saut jusqu'à aujourd'hui. En quelques millénaires, "l'être parlant" a imaginé et réalisé tout ce qui pouvait lui rendre sa vie plus sûre, plus confortable, plus agréable. Le long d'une large bande ceinturant l'hémisphère Nord, entre les latitudes trop froides au nord, et trop chaudes, au sud, qu'ils appellent "tempérées", les hommes ont fait disparaitre progressivement, la faim, la soif, le froid, et un peu plus tard, la plupart des maladies. Il meurt toujours, mais beaucoup plus tard, sauf exceptions qui se raréfient.

Le drame, qui douche notre satisfaction, est que ce progrès a plus de mal à s'étendre vers les parties de la terre qui ont un climat plus rude, trop froid, ou trop chaud, trop sec, ou trop humide. Nos avantages y atteignent un prix trop élevé, ne permettant pas leur généralisation. Ceux qui restent désespérément pauvres n'ont d'autre choix que d'essayer d'atteindre notre paradis, au péril de leur vie. Les survivants, emballés, suscitent par leurs récits, et leurs mandats, de nouveaux projets d'émigration. 

Les nantis que nous sommes devenus, craignent que le développement atteigne une limite, et que son partage diminue la part de tous. Et s'il est facile d'avoir plus, il est plus dur de se contenter de moins. Les plus sévères d'entre les hommes ont vite fait de déduire de leurs calculs qu'il sera à jamais impossible d'assurer le boire et le manger à l'humanité, doublement dérégulée. Combat après combat, "elle" se débarrasse des fléaux qui la mettent en péril, ou freinent son développement.

Crise après crise, celui-ci ralentit, traite les causes du ralentissement, et ré-accélère, fait reculer les limites entrevues.  Les recettes de ralentissement, élaborées par les penseurs dévoués à cette cause, sont régulièrement bousculées, sous la pression de leurs victimes, qui veulent vivre "comme avant". Les restrictions ne concernent que les autres.

Au fond, les hommes ont pris la place des dinosaures. Chacun, avec son poids de quelques dizaines de kilos, consomme l'énergie qui était nécessaire à un dinosaure de plusieurs tonnes(j'exagère un peu!). Ils sont accusés, par d'autres, de faire courir à sa perte l'ensemble de la planète, qui se détraquerait par leur faute. 

J'y pense, et puis j'oublie, constate chaque pécheur, qui vit sa vie de dinosaure vorace.

"On" annonce qu'une solution radicale pourrait provenir d'une petite mouche, blanche, couleur de l'innocence, par dessus le marché, qui se nourrit de la sève des plantes, de toutes les plantes. Tout lui est bon. En plus, elle est sale, bourrée de virus, qu'elle inocule dans ses proies, et qui en crèvent un certain temps plus tard. Cette mouche, connue depuis longtemps, serait parvenue à devenir résistante à tous les pesticides inventés par l'homme pour se défendre des plus petits que lui-même. On doit s'attendre à ce qu'elle anéantisse tout le monde végétal, utile, ou non**, à l'humanité. Celle-ci s'étant désormais interdit d'inventer de nouveaux pesticides, d'utiliser les plus efficaces, prestement interdits pour cette raison, et, enfin, d'inventer des plantes artificiellement rendues résistantes à ce ravageur, la fin du monde est enfin en vue.

Sceptique

*Les plaques continentales étaient plus resserrées et plus proches de l'équateur que de nos jours. Elles se sont beaucoup balladées depuis!

**Tous les végétaux sont utiles à la vie dans son état actuel. Même s'ils ne sont pas comestibles, ils participent à l'oxygénation de notre atmosphère, à l'épuration du CO2. Mais il y a eu une autre vie, avant, qui compte encore quelques représentants. Tout repartirait à partir de la case départ, en fait, et disposerait d'un temps comparable à celui déjà écoulé. Pourvu que la nouvelle vie ne ré-invente pas l'homme!

 

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