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Sceptique
12 septembre 2016

PLUS CON QUE MOI, JE MEURS!

Les politiques n'ont qu'une vision utilitaire de l'économie. C'est une sorte de gadget qui doit marcher. Comme ils n'ont pas la notice, si elle ne marche pas, ils tapent dessus.

Leur patience est variable. Assez grande à droite, pour la plupart, elle est nulle à gauche, de même.

À gauche, une entreprise, c'est fait pour donner des emplois. Peu importent lesquels. Si ça ne marche pas, ce ne sont pas nos oignons, ce sont ceux du patron. 

Que l'entreprise soit la propriété de l'État, ou non, c'est la même chose, les devoirs du patron sont les mêmes. Celui d'une entreprise d'État est un pote, on ne va pas se fâcher trop fort. 

Mais si c'est un "privé" à la tête d'une "privée", il faudra crier fort, lui montrer qu'on est très en colère, exiger qu'il mette bon ordre dans ses effectifs. Qu'il les maintienne coûte que coûte, de toute façon.

Alstom, une entreprise de statut privé, mais dont l'État est un actionnaire, lui pose depuis peu des problèmes. Une partie, consacrée à la production d'énergie, a été vendue à des américains. L'autre a une tradition dans la fabrication de trains, et, tout d'un coup, elle annonce qu'elle ferme son usine spécialisée.

Pourquoi? Parce qu'elle n'a plus de commandes, et qu'elle n'en voit pas venir. Elle ne peut pas payer ses ouvriers à ne rien faire.

Selon le quotidien, l'Opinion, l'État actionnaire a une responsabilité. Obligation "européenne", il ne peut pas systématiquement avantager sa préférée. La dernière commande est donc partie ailleurs. Aurait-il pu faire en sorte que....il y ait eu un arrangement?

Qu'est-ce que le Gouvernement va pouvoir faire? Il a convoqué les dirigeants d'Alstom pour leur passer un savon. C'est bon pour la galerie, mais pour l'usine et ses ouvriers?

Jusqu'ici, les gros yeux et les roulements de mécaniques n'ont jamais eu d'effet. L'usine en difficultés ferme, en présence de nuées de journalistes convoqués.

Les vraies privées ferment aussi, mais discrètement, sans autres témoins que leurs ouvriers, éventuellement un pigiste de la feuille de chou locale.

J'ai de la peine pour les politiques. Ils se les font couper à chaque fois. Certains d'entre eux voudraient revoir les nationalisations, comptant sur l'oubli du sort des précédentes. 

Mais si les électeurs ont la mémoire courte, les journalistes, non.

Sceptique

P.S. L'État, actionnaire minoritaire, exige le maintien en activité du site de Belfort. Il est vrai que le contexte politique n'est pas favorable. Ça fait un moment qu'il ne l'est jamais, que notre économie passe de Charibbe en Scylla. Mais l'État a-t-il l'argent pour prendre en charge les personnels? Il se débrouille, depuis toujours, pour se défiler. Alstom va laisser le jeu se calmer, les élections passer, puis fera ce qu'il faut pour lui, fermera, loin des médias.

Voir le dossier détaillé sur l'affaire, publié par L'Opinion, d'aujourd'hui, 13 Septembre 2016.

Voir le billet d'Élie Cohen sur le site Telos (lien sur mon blog)

L'économiste enfonce le clou sur les erreurs commises par l'État. Il défend Emmanuel Macron qui a traité le dossier, et auquel ses ex-copains veulent faire porter le chapeau. Il ne donne pas cher de la suite. L'incompétence de notre État est proverbiale et le reste .

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