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Sceptique
13 septembre 2016

L'ÉCONOMIE VA-T-ELLE DEVENIR UNE SCIENCE DURE?

L'économie, de nos jours, fait l'objet, soit d'un rejet, d'une passion de l'ignorance, soit d'un intérêt....intéressé. Pour certains acteurs, c'est un moyen de pouvoir. Pour beaucoup, un objet de méfiance et de haine.

Bref, les passions y dominent, soit en amont, soit en aval.

Donc, les savoirs, utiles, la concernant, sont considérés comme faisant partie des "sciences humaines", dont l'homme est l'objet en fin de compte. Elles sont classées par Karl Popper comme non réfutables: il est impossible de prouver qu'une proposition est fausse. Ce qui peut être le cas pour les sciences dites "dures", parce qu'elles peuvent être brisées d'un coup, par une découverte qui bouleverse la théorie, et qui peut être vérifiée par les autres chercheurs de la discipline.

L'économie, aussi, touche au quotidien de l'homme, sa subsistance, son confort, son bien-être dans tous ses aspects. L'homme a un rapport affectif à l'économie, par ce qu'elle lui apporte, ou lui retire. Il l'aime lorsqu"elle le satisfait, il la hait quand il la juge injuste, pour lui, ou pour ceux dont il se veut le protecteur.

Il y a eu très tôt, dans l'histoire de l'humanité, une économie, faite de trocs divers, puis de commerce, fondé sur une valeur attribuée à chacun des objets échangés. Ce qui a conduit à la création de monnaie, simplifiant l'évaluation des termes de l'échange.

Mais, très tôt, aussi, les contestations des valeurs des échanges, ont fait naitre des sentiments de méfiance, d'injustice, ou de préjudice, d'un côté et de l'autre. Sans oublier, les traces archéologiques en sont nombreuses, l'aggravation de la délinquance, la prédation des récoltes, des animaux d'élevage, des objets manufacturés, justifiant divers moyens de protection, et des caches, mises au jour des millénaires plus tard.

La naissance de l'économie accompagne l'amélioration matérielle des sociétés humaines, mais garde les défauts de l'homme, qui ont traversé pendant le même temps ce qui n'était pas encore l'histoire.

Les règles de l'économie reflètent les compromis que les groupes humains ont du convenir entre eux, pour ne pas avoir à se battre. Elles sont, je le répète, compatibles avec la nature humaine. Leur universalité, à quelques détails près, est en faveur de cette interprétation. Mais encore de nos jours, ces règles sont toujours fragiles, piétinées ou violées, prises en charge par la Loi dans les sociétés modernes. La nature humaine n'est pas meilleure que la nature "tout court". Je rappelle que l'homme a ajouté le langage et les cultures qu'il permet.

La valeur ajoutée aux termes de l'échange, subjective, sous-estimée par l'un, surestimée par l'autre, met en rapport des sentiments, positifs, de satisfaction, négatifs, d'insatisfaction. 

Rapidement, l'économie n'a plus été systématiquement un facteur de paix, mais de plus en plus souvent, de luttes, de "coups fourrés".

Plus près de nous, les révolutions industrielles ont exacerbé ces sentiments, les profits des porteurs de capitaux étant toujours plus élevés que ceux qui produisaient les marchandises à échanger. En fait, les rapports de forces s'intensifiaient en proportion des volumes ou des valeurs des échanges.

Aujourd'hui, l'économie est mondialisée, ce qui ne plait pas à tout le monde. La nostalgie du jour de marché, de la petite boutique de l'épicier, est encore forte, après plus d'un demi-siècle de disparition. Dans l'esprit de l'homme contemporain, l'économie est sous la tutelle de ce qu'il y a de pire dans l'humanité, la part de la mafia est un multiple de celle de l'acheteur.

Dans ce contexte d'ambivalence, de méfiance, de sentiment d'à peu près, le pavé lancé dans la mare par les chercheurs Pierre Cahuc  et André Zylberberg, fait du bruit et des remous. Manifestement souhaités par les auteurs. Qui révèlent au monde, qu'avec l'aide des puissants ordinateurs dont disposent les hommes d'aujourd'hui, des chercheurs, en introduisant de multiples données, ont réussi à produire des analyses dont les résultats sont vérifiables. C'est le critère exigé pour la qualification de "science dure".

L'ère des approximations et des débats politiques ou philosophiques est elle révolue? Pourrons-nous voir, dans les semaines à venir, un accord parfait des responsables politiques sur le modèle économique numérique, sur une Vérité absolument incontestable, s'imposant à tous, poussant les contestataires dans la poubelle des ignares ou des butés? Même les économistes qui tentent, avec les faibles moyens de leur seul cerveau, à améliorer la pifométrie en usage, sont rejetés, avec les autres dans l'hétérodoxie".  Dur, dur!

Même si, de mon côté, je pense que l'esprit humain ne dispose pas d'une infinité de solutions aux problèmes qui lui sont posés, qu'il n'y en ait qu'une, choisie par un ordinateur "maousse costaud", ce qui serait une révolution, poussant les marxistes et les libéraux, pour simplifier, dans la poubelle, me laisse....sceptique.

Sceptique

 

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