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Sceptique
11 octobre 2016

HOLLANDE, LA RUSSIE, LA POLOGNE: NUL BESOIN DE CHANGER DE JOUE. LA SECONDE BAFFE N'AURA PAS LIEU.

C'est le quotidien l'Opinion qui suggérait ainsi la mésaventure qui attendait notre Président: d'un côté la Pologne annule un contrat souscrit par un gouvernement précédent, pour la fourniture de 50 hélicoptères militaires à l'armée polonaise. Elle se tourne vers des fournisseurs américains et italiens.

Et de l'autre, c'était la prochaine visite en France de Vladimir Poutine, pour cause d'inauguration d'une église russe, mais qui  peut difficilement éviter un entretien entre les chefs d'État. Et le Président Hollande, humilié et choqué par les vétos russes aux résolutions appelant aux conduites pacifistes en Syrie, se tâtait entre sa fierté, et le pragmatisme nécessaire à un chef d'État. 

Seigneurial, le russe, dont je ne suis pas un admirateur béat, a différé son voyage à Paris, à quand le Président français voudra bien. Le Dieu-le-Père des orthodoxes attendra un peu les dévotions de Poutine. Ils se pardonnent tout, de toute façon.

Du côté des vilains polonais, de la version la plus choquée par notre impiété, le coup de poignard fait peu de cas de nos dificultés économiques et budgétaires. Et il humilie par ailleurs notre technologie, notre savoir faire en matière de matériels militaires. C'étaient ces hélicoptères que les militaires polonais voulaient, mais les civils, qui ont un autre point de vue, économico-politique, ont toujours le dernier mot dans ce genre d'affaires. Et de notre côté, si nos matériels ont une réputation méritée, ils coûtent....ce qu'ils valent, nettement plus cher que la concurrence, et les radins de civils ne voient que ça.

Pendant longtemps, nous n'avons eu que des compliments, de militaires, pour nous consoler. Mais les bruits de bottes aidant, nous avons commencé à vendre nos Rafales, nous laissant pas peu fiers. Notre première chance a été le double statut du chef de l'État égyptien, en même temps chef de l'Armée. Avec son banquier saoudien, il nous a comblés: un paquet de Rafales, et les deux bateaux de commandement commandés par les russes, mais frappés d'embargo*.

Notre problème de marchands d'armes, c'est que nous les testons sur nos théâtres d'opérations extérieures, quelles y font merveille, et que ça leur fait une pub gratuite. Mais la contre-publicité l'est aussi. Ellle est politique**. Précaire et révocable, donc! Soyons patients, le monde ne va pas vers la paix.

Sceptique

* La livraison en plein problème russo-ukrainien n'était pas possible. J'ai approuvé l'embargo. Le matériel de guerre n'est pas toujours neutre.

**Nous ne cachons pas que nous vendons des armes à des états, pour qu'ils puissent se défendre, et non pour en attaquer d'autres.

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