FAUT-IL AVOIR PEUR DU GRAND MÉCHANT COYOTE?
La sortie d'un film retraçant la mésaventure de Edward Snowden, ce technicien américain de la NSA, qui se fit lanceur d'alerte, en dénonçant la surveillance généralisée des communications téléphoniques du monde entier. Bien sûr, toutes les communications n'étaient pas écoutées une à une, et "in extenso". Une analyse automatique permettait à la grosse machine de repérer des mots clés suspects, en rapport avec le complot terroriste anti-américain.
Qui avait abouti, quelques années auparavant, aux attentats au moyen d'avions commerciaux détournés, sur les tours jumelles du World Trade Center de New York, et le Pentagone, à Washington.
Trois mille morts, tel était le bilan de quelques terroristes, qui avaient acquis des rudiments de pilotage, dans les écoles (libres) des États-Unis.
Leur présence et leur projet avaient complètement échappé à la surveillance "normale" du territoire des États-Unis, qui n'avait rien connu ou subi des multiples guerres menées dans le monde par les armées américaines.
Le réveil, la découverte de la vulnérabilité nouvelle du territoire américain, fut brutal, douloureux, mais pas sans réactions .
Parmi lesquelles une révision drastique de la défense du territoire américain, comprenant le contrôle strict des entrées et sorties, et des activités des visiteurs.
Le NSA, National Security Agency fit partie de ces mesures défensives et contre-offensives. Le danger pouvant venir de quidams en civil, c'est l'ensemble des téléphones fixes et portables qui fut écouté par ces machines et leurs servants. Comme je l'ai dit, ça fonctionnait comme un filtre, repérant et analysant tous les propos définis comme suspects. Les hommes se contentaient d'examiner le produit de la pêche. Puis d'identifier les auteurs.
Les hommes sont comme ça. Dès qu'ils aperçoivent un uniforme de gendarme ou de policier, ils se sentent vaguement coupables de quelque chose, ils rougissent, ils respirent fort.
Constatant qu'on ne leur met pas la main au collet, ils se calment, font leur examen de conscience, se rassurent, et reprennent leur vie anonyme.
Mais quand Edward Snowden leur a révélé ce qu'il était devenu de leurs bavardages, tous ou presque se sont demandé ce que la NSA avait bien pu faire de leurs secrets, la plupart d'alcove.
Quelques termes, dans chaque langue, peuvent avoir plusieurs sens, plusieurs utilisations. Le ton confidentiel, assourdi, des conversations intimes, ne pouvait-il être enregistré, puis déclencheur d'une enquête?
Avant de comprendre la susceptibilité américaine, leurs obsessions, ils ont d'abord pensé à leur culpabilité réelle.
Et si la NSA caftait? Avertissait l'épouse, ou le mari, de leur infortune? je ne vois pas d'autres raisons à l'émotion courroucée du public "lambda".
Bien sûr, l'écoute des personnalités poilitiques, des diplomates, des patrons d'industries de pointe, étaient à prendre au sérieux. Mais elles n'avaient pas attendu la mise en route de la NSA. Ce sont les risques particuliers de ces métiers ou distinctions. "On intéresse."
Mon humilité fondamentale, associée à ma frustration de ne pas être important (malgré mon super-blog), m'a soufflé une indifférence absolue à une écoute de mes conversations téléphoniques, ou à la lecture de mes billets, par l'espionnage américain. Je suis plutôt flatté quand je l'imagine.
J'ai d'ailleurs beaucoup de lecteurs américains, et j'en profite pour les remercier chaleureusement de leurs visites (sans commentaires). Après tout, ils sont peut-être des chargés de mission de la NSA, séduits par mes analyses.
Vivent les grandes oreilles américaines!
Sceptique