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Sceptique
17 novembre 2016

LE DROIT DE S'ENTRETUER EN ROND DIVISE DE NOUVEAU LE MONDE.

Ce droit, qui a concerné tous les peuples du monde, dès son origine, a fait l'objet d'une prise de conscience à la suite de la deuxième guerre mondiale et ses millions de victimes, plus souvent froidement éliminées que victimes latérales des faits de guerre eux-mêmes.

La publicité qui en a été faite a bénéficié du développement des médias et de la photo, celle-ci, fixe ou sous forme de films, mettant plus efficacement sous les yeux des peuples les horreurs commises en leur nom.

En même temps que, sous le choc, les nations, petites ou grandes, acceptaient de former l'ONU, présumée empêcher l'éclatement des conflits par ses interventions diplomatiques ciblées, l'idée de juger les responsables des crimes de guerre ou d'exterminations ciblées s'est consolidée. Celle des chefs civils et militaires allemands, coupables de l'extermination de six millions de juifs, a été le modèle proposé par les vainqueurs au reste du monde. La Cour Pénale Internationale a pour modèle le Tribunal de Nuremberg. Elle a reçu un mandat précis et une compétence mondiale de l'ONU. À l'origine, toutes les nations, membres de l'ONU, ont "individuellement", accepté l'existence, la composition, les références juridiques, et les verdicts, de la CPI.

Mais, en venir aux mains, de moins en moins nues, est une tendance lourde de notre espèce, parfois moralement justifiée, tant la loi du plus fort est insistante. Comme il peut toujours arriver qu'on soit plus fort qu'un plus faible, que la solution juste soit impossible à définir, l'interdiction d'employer la force est vécue par la partie qui en dispose comme...une injustice. L'abstention forcée, le statu quo, la difficulté de dire le droit, l'impossibilté de le faire valoir, sont vécues de même. 

La tentation de transgresser les serments qu'on a signés finit parfois par l'emporter. Il est plutôt rare que l'ONU se mette d'accord pour l'imposition forcée de la décision de justice. Les nations les plus puissantes, rassemblées en deux blocs, s'opposent efficacement aux décisions qui les concernent. Seules les plus faibles peuvent être l'objet d'une mise en actes des décisions de l'ONU. L'Afrique est le seul continent à réunir toutes les conditions aux décisions de justice et à leur application forcée. Ses nations, nées de la colonisation, sont ethniquement hétérogènes, leur pouvoir est rarement équilibré, les rapports de force internes sont fréquents et réellement inévitables. Les forces de l'ONU s'interposent entre les parties belligérantes, et les chefs, à la fois politiques et militaires, sont trainés, s'ils sont vaincus, devant la CPI.

La décision, qui se propage, de "sortir" de la compétence de la CPI, sous les applaudissements de la Russie*, moralement concernée par son usage spontané de la force et de l'arbitraire, confirme l'échec d'une unification du monde sous l'égide d'une Justice universelle, fondée sur un droit unique, sans exceptions. À pas plus ou moins grands, les nations retourneront au statu quo ANTE .

Seule la RAISON permettra, de nouveau, d'éviter, le plus possible, au cas par cas, les conflits armés, les invasions, les occupations, les destructions systématiques, les massacres préventifs. Les "chiffons de papier" retrouveront leur cours d'antan, les leçons du passé seront mises à la poubelle. 

Combien faudra-t-il de temps et de victimes avant de revenir à l'expérience qui semble se terminer? L'histoire, heureusement, s'accélère, plus personne n'est censé ignorer le passé et ses crimes, et l'ignorance ne peut se décréter, faire l'objet d'une convention universelle. L'usage de l'expérience, non plus.

Il y a une formule, dans notre langage courant, qui trahit l'ambivalence profonde de notre espèce: "On s'éclate!"

Sceptique

"too big to fail!"

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