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Sceptique
31 janvier 2017

AFFAIRE FILLON: UN COUP DU MAITRE?

Dès qu'on prend un peu de distance avec cette "affaire" qui touche le candidat désigné de la droite et du centre, on est frappé par l'aspect ordonné de l'attaque. Dans le même temps que les médias spécialisés jetaient en pâture de quoi mordre le candidat Fillon, la justice ouvrait son enquête, et un ensemble choral de journalistes entonnait une même chanson, "Fillon foutu".

Il n'y avait, il y a trois ans, que les ultra-fidèles de Nicolas Sarkozy, pour croire que son retour en politique lui vaudrait un rappel triomphal, annulerait tout ce qui s'était passé en son absence, tant à l'UMP qu'à l'Élysée. En particulier, l'épreuve de la primaire, décidée par les orphelins de 2012, parmi lesquels François Fillon, candidat déclaré dans les semaines qui avaient suivi l'intronisation de François Hollande.

Ce que personne ne croyait, sauf l'intéressé, est arrivé: la désignation par les deux tours de la primaire de François Fillon comme candidat de la Droite et du Centre  à la Présidence de la République.

Tous les calculs du Président François Hollande étaient dans sa poubelle. Lui ne cachait pas sa préférence pour un duel avec Nicolas Sarkozy en 2017. Son retour en politique en 2014, son élection à la présidence des Républicains (ainsi rebaptisés par le Président de retour), les attaques de ses fidèles contre le système des primaires, n'occultaient pas les points faibles de l'ancien Président, en dehors du cercle, ardent mais restreint, des militants du mouvement. Il n'avait pas repris pied dans l'opinion, formée par les sympathisants et les électeurs de 2007.

C'est au mois de Juin 2014 que François Fillon est invité à déjeuner par Jean-Pierre Jouyet, Secrétaire Général de François Hollande, après l'avoir été de Nicolas Sarkozy, ce qui lui avait fait rencontrer François Fillon, le Premier Ministre. François Fillon se rend à ce déjeuner, mais il prend la précaution de se faire accompagner par un ami.

Quelque temps plus tard, le "Monde" publie les confidences de Jean-Pierre Jouyet à deux de ses journalistes: Fillon aurait demandé ardemment au secrétaire de l'Élysée de faire accélérer les procédures engagées contre Sarkozy, afin qu''il ne soit pas éligible en 2017.

Fillon, outré par "ce mensonge", attaque en justice Jean-Pierre Jouyet, et exige l'enregistrement qui , soi-disant, l'accable. Il ne l'obtiendra pas, mais le témoignage de son propre invité affaiblit tellement l'accusation de Jean-Pierre Jouyet, que l'affaire tombe dans le discrédit, que les médias n'en parlent plus.

Mais, forcément, l'attaque de ces jours-ci reprend les couleurs du coup-fourré de 2014, destiné à écarter Fillon de la route vers l'Élysée. Ce n'est plus pour permettre à Sarkozy de mettre la tête sur le billot, mais pour empêcher que Fillon fasse la démonstration que son projet de réforme était possible. L'éviction de François Fillon du chemin vers l'Élysée laisse la voie libre, un vrai boulevard, non pas à Benoît Hamon, il ne faut pas rire, mais à Emmanuel Macron, pour lequel François Hollande garde de la tendresse. De plus, opposé à Marine Le Pen, il recueillera le secours d'un front républicain.

Ce que je remarque et déplore, c'est la quasi unanimité des journalistes, y compris des médias "de droite" (TF1, LCI) dans la curée contre celui qui avait acquis la place de favori. "On" l'attaquait sur la dureté de son programme, on se jette sur les armes déversées par le Canard et Médiapart. Il y en aura pour tout le monde.

Bien sûr, Fillon se battra, avec l'appui de ses fidèles, et, s'il obtient l'abandon de la procédure enclenchée, il devrait avoir le temps de rassembler tous ceux qui auront été ébranlés ou découragés. 

Sceptique

Note du 1er Février 2017: Perquisition, pas perquisition? Les commentaires et les précisions semblent confirmer la qualification de perquisition. Par ailleurs, les accusations d'attributions abusives des fonds de l'Assemblée Nationale par François Fillon, au profit de sa famille, continuent d"être déversées par le Canard Enchainé, ce qui ne peut qu'affaiblir le candidat face à l'opinion. Vivement la vérité!

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Commentaires
S
La compétence du PNF pour traiter cette affaire est effectivement discutée. Quant à la Presse, je ne conteste pas la nécessité de sa liberté. Mais une éthique en plus ne lui ferait pas de mal. La surenchère entre les publications et les journalistes efface cette éthique. <br /> <br /> Le programme de François Fillon ne contient rien qui menace nos libertés ou celle de la Presse. Celle des djihadistes, peut-être, par contre.<br /> <br /> Ce qui lui est reproché est légal, son illégalité ne repose sur aucun texte, et serait rétro-active.<br /> <br /> J'espère bien que cette affaire va se dégonfler, car l'enjeu politique est unique et majeur.<br /> <br /> Quant à ce que dit "le clan", il n'engage pas celui qui est l'objet de la manoeuvre.
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S
Les sondages plus ciblés montrent que ceux qui ont voté pour lui aux primaires le referaient. Ceux qui n'oint pas voté pour lui, ni pour un autre, bien sûr, ne voteraient pas pour lui aujourd'hui. <br /> <br /> Lui même a toujours contesté la valeur des sondages. C'est à l'occasion des grands shows télévisés qu'il a retourné l'opinion de la droite en sa faveur. Il n'a pas "mordu" dans les autres, la gauche, le FN.
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P
F Fillon aurait-il été élu si les votants à la primaire avaient eu connaissance de ces affaires?
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P
En supposant qu'il soit élu, comment parviendra-t-il à demander aux Français les efforts exigés par son programme?
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S
Ce qui a fait basculer l'opinion des électeurs de la primaire en sa faveur, ce ne sont pas ses prétentions d'intégrité, mais la qualité de ses interventions, sans démagogie. Lui-même, tout en considérant ce choix comme mérité par son programme, a été surpris, mais ravi, par le retournement de l'opinion.<br /> <br /> Ce qui lui est reproché a besoin d'être examiné par la justice....bien prompte à réagir, dans une démarche contradictoire, faisant participer des témoins et des avocats.<br /> <br /> En attendant, il n'y a aucune raison qu'il cède à cette présomption de culpabilité. Car dans le cas contraire, AUCUN de ses concurrents de son parti ne ramènerait sur son nom la majorité nécessaire. Comme je l'ai écrit, et pas tout seul, c'est Emmanuel Macron qui profitera de son effacement. C'est un homme que j'estime beaucoup, d'une intelligence qui l'écarte de tout dogmatisme, mais Fillon a fait un énorme travail programmatique, et mérite la fidélité de ses soutiens.<br /> <br /> Merci pour votre lecture et votre commentaire, et mes meilleurs voeux, à mon tour.
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Sceptique
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