PRÉSIDENTIELLE 2017, SES PERSPECTIVES.

Si François Fillon est handicapé pour quelques semaines au minimum, Emmanuel Macron est de ce fait en bonne position. Il n'avait pas vraiment besoin de jouer au Père Noël. Heureusement, on va vers l'été. Les vacances, pour ses électeurs, la réalité, pour lui, s'il est élu, aideront à oublier les petits cadeaux.

Son principal rival, le plus sérieux, reprend le combat. Il pourrait rassurer ses électeurs et ses troupes parlementaires, regagner, territoire par territoire, la confiance qui l'a mis en tête des Républicains. 

Réalité ou fantasme, les politiques français sont convaincus que l'argent est le nerf de la guerre politique, comme pour l'autre, la vraie. Il faut être sûr d'en avoir plus que le rival pour l'emporter. Un fait de culture politique, en quelque sorte.

C'est peut-être une réalité. Elle est ancienne et bien enracinée. J'avais vingt ans, j'ai participé à une campagne pour une législative, en faveur d'un candidat qui me convenait. Distribution de tracts, collages d'affiches, "sauvages", avec les opposants et les flics aux trousses. Perdant, il a été tout étonné, quand je lui ai rapporté le matériel, que je refuse les billets qu'il avait sortis de son portefeuille.

Vu le flot d'argent qui accompagne toute élection, sa part "propre" dans le résultat est impossible à déterminer. Bonne mine ou gros sous, on ne peut savoir ce qui compte le plus. Le principe de précaution pousse à la dépense, et à sa condition, la quête. Plus personne n'oserait faire campagne en rejouant les Cinq sous de Lavarède.

La Présidentielle fait tellement rêver, que malgré la course d'obstacles qui permet une réduction drastique des candidats, le premier tour n'est jamais bien loin de dix participants. Heureusement, le second se limite aux deux premiers .

Au terme de cinq ans d'un mandat qu'une majorité disparate condamne, les hommes, toujours plus nombreux que les femmes, offrent leur personne au peuple, qui se croit exigeant et éclectique. 

Quinze jours après, les sondages commencent leur descente accélérée, les syndicats présentent leur programme de grèves.

On me reprochera sans doute de ne pas évoquer les héros de la gauche et de l'extrême droite. Mon pronostic situe  l'ultime duel au centre droit, peut-être avec le secours d'un front républicain.

Sceptique