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Sceptique
20 février 2017

L'ISLAMO-GANGSTERISME EST-IL UN CONCEPT UTILE?

Dans le "Monde" daté des 19 et 20 Février, pages Débats et Analyses, le chroniqueur Yves Trotignon observe cet aspect d'une réalité, le passage par la case délinquance et prison de la plupart des figures du "djihadisme".

En amont de ce recours à l'islamisme comme "armement moral", le simple nationalisme anti-colonialiste n'a pas négligé les actes de banditisme d'un haut niveau de compétence et de moyens, pour se financer aux dépens des banques de l'ennemi.

Mais ce choix a-t-il surgi d'un rien, ou d'une différence culturelle préexistante?

Si on se reporte à un phénomène comparable, mais antérieur de quelques décennies, celui de la résistance à l'occupation nazie, il n'est nulle part fait mention d'un financement à partir de hold-ups ou de casses. L'argent arrivait d'Angleterre, en même temps que les armes, par parachutages.

Une commodité, si on peut dire, dont n'ont jamais disposée les mouvements nationalistes des diverses colonies.

Le recrutement des résistants ne passait pas davantage par la case délinquance. Au contraire, ce sont les polices parallèles recrutées par l'occupant qui utilisaient les services de voyous.

L'éducation reçue dans leur famille par les futurs délinquants ne peut pas davantage être mise en cause, sinon par sa faiblesse en direction des jeunes mâles. Priés par leur mère d'aller dépenser dans la rue leur excès d'énergie.

C'est là qu'ils apprennent que la raison du plus fort est plus profitable que l'obéissance aux parents et aux lois.

Une certaine proportion retient la leçon, et la met en actes. Il y a d'autres manières de se procurer de l'argent que le travail. Mais elles sont interdites et risquées, mettant en rapport les jeunes et les flics, les seconds s'efforçant de mettre fin aux comportements délinquants des premiers.

Dont on peut dire, déjà à ce stade, qu'ils ont échappé à toute éducation moralisante, et découvert le libre-service.

Par contre, ce n'est pas dans le champ libre et excitant de la délinquance qu'il vont découvrir la religion, son exaltation, sa substitution de la délinquance par son seul service. Dans la majorité des cas, "ils" passent par la case prison, où ils sont pris en charge par les anciens, condamnés à de longues peines, et déjà prestigieux à ce titre.

La religion est présentée à la fois comme une excuse (elle fait qu'ils sont mal acceptés par une société qui n'est pas musulmane), et comme une sublimation de leur violence. La mettre à "son" service, la promouvoir comme moyen d'abattre la société de mécréants.

Leur conversion va anoblir leur violence, l'excuser, la mettre au service de leur Dieu. Ce qu'il exige sera trié. Les valeurs générales seront "mises sous le coude", au profit des ambitions propres de la religion, faire barrage à la mécréance, reprendre la conquête du monde, trop tôt interrompue. Le nombre et la diversité des "fronts" possibles nécessitent des effectifs importants et déterminés, sans états d'âme, et sans pitié.

Dans la foulée la morale devra faire le tri entre ce qui profite à la religion, et ce qui ne lui profite pas. Elle doit se mettre au service du djhad.

Ainsi, tout conflit entre la morale naturelle et les nécessités de la religion est aboli.

À ce titre, le concept d'islamo-gangsterisme n'est qu'à notre usage de mécréants. Il contient un jugement.

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