PARTIS POLITIQUES: LA BLESSURE, ET LA FRACTURE.
Le blessé, sérieusement, est le parti des Républicains. Il n'est pas passé loin de la fracture dans les suites du coup asséné sur son candidat désigné, François Fillon. Il s'est recomposé, presque au complet, autour de lui. Les attaques ne viennent plus de l'intérieur, mais seulement de l'extérieur. Les équipes d'obscurs et de sans grades qui font le travail, y sont toujours.
L'estropié, l'amputé, c'est le Parti Socialiste, dont le candidat désigné n'arrive pas et pour cause, à le rassembler. Il a fait partie de ceux qui ont travaillé à le diviser. Son programme utopique, à l'opposé d'un désir de "normalité", de compatibilité, ne correspond plus au choix social-démocrate, il est vrai éloigné de la tradition française. Seul le pragmatisme dans l'action, le réalisme électoral, poussaient dans la direction social-démocrate. Le manque d'autorité du Président François Hollande a permis toutes les frondes.
Apparemment, tous ceux qui soutenaient la ligne modérée, social-démocrate, sont déjà partis. Il ne reste que ceux qui savent ce qu'ils veulent, un vrai socialisme, ignorant la réalité, proche de l'extrême-gauche, entichée de l'écologie, plus concrètement "anti-capitaliste" et totalitaire, que le communisme ou le trotskisme*. C'est vers cette pureté là que veut conduire Benoît Hamon, ou, plus encore, Jean-Luc Mélenchon. Les sybarites s'affolent, l'austérité réelle ne les branche pas.
Malgré tous ses serments, Manuel Valls n'arrive pas à avaler la nouvelle cuisine. Il y renonce, il les trahit, sous la forme d'une annonce de son soutien, électoral, à son ex-ennemi Emmanuel Macron. Vers lequel, tous les jours, se précipitent les ralliements. Qu'il accepte, comme on accepte des réfugiés, mais qui ne l'engage pas à distribuer des récompenses.
Les présidentielles nous offrent trois trajectoires plus probables que les autres. Celle du Front National, qui ne se résume pas au populisme, est anti-européenne et anti-mondialiste. Déjà qu'elle n'est pas "fortiche", notre économie devrait en souffrir.
Fillon, et la droite qui le soutient, promettent un redressement global de notre économie, condition indispensable à la réduction du chômage, par le soutien de l'offre, plutôt que par une demande artificiellement stimulée par plus de déficit, et donc, de dette. François Hollande a lancé ses dernières forces, à sa manière, contre lui, avec un succès possible.
La troisième force qui compte est celle que rassemble Emmanuel Macron autour de lui, sans trop se mouiller avec un programme détaillé, mais aux grandes lignes très orthodoxes. Il compte sur son charisme, sur le désir de nouveauté, de changement de discours et de ligne, et le rassemblement d'une nouvelle majorité venue de rien, fidèle à sa personne, et non à une doctrine. Il insuffle dans la vie politique une fraicheur qui pourrait l'avantager, tellement notre personnel politique, sans globalement le mériter, a perdu la confiance des électeurs.
Les passions pourraient l'emporter sur la raison, c'est l'aspect le plus inquiétant de la situation.
Sceptique