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Sceptique
5 avril 2017

ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES: LE GRAND SHOW DE BFM-TV.

La chaine privée BFM-TV a osé organiser la confrontation des onze candidats admis à se présenter, grâce à la possession d'au moins cinq cent parrainages.

C'était d'autant plus une gageure que les "petits candidats", soit par leur sentiment d'importance , soit par celle du parti qui les désigne, surcompensent le petit nombre qu'ils représentent par une hypertrophie de leur moi, et un volume sonore ajusté. À quoi s'ajoute la discipline que les organisateurs, et organisatrices, ont fait respecter. Difficilement!

Peine perdue, à mon avis. Les plus sthéniques ont rappelé leurs recettes miracles, leurs diagnostics lumineux et les mérites de les avoir élaborées. Ils sont parfois à la troisième ou quatrième candidature, de leur petit parti, ou de leur personne. Ils ont un point commun, le souverainisme, l'hostilité à l'Union Européenne.

Au bout d'un moment, une fois passée la présentation minutée dont chacun, "grand", ou "petit" dispose en ouverture, le débat proprement dit sur les programmes a vite tourné à une foire d'empoigne.

Mais les rattrapages imposés par les modératrices, Ruth El Krief et Laurence Ferrari, remarquables dans ce rôle, ont profité à....François Fillon, le plus calme, le plus discret, mais aussi le plus "rentable" dès qu'on lui passait la parole. À mon avis sa tactique lui aura été bénéfique.

Le second "grand candidat", Emmanuel Macron, s'est aussi montré très efficace dans l'exercice. Sa première préoccupation a été de démentir sa qualification, par ses adversaires, de clone, de marionnette, du Président François Hollande, son "inventeur". Il a fait plutôt....du François Fillon!

Que dire de Marine Le Pen, plongée dans ce bain bouillonnant? Et de Mélenchon, de Hamon, également présents? J'ai ressenti un avantage au profit de Hamon, car il a pu tempérer des utopies, les relativiser au profit du réalisme. 

Quelles seront les conséquences de cet essai courageux? J'espère, pour François Fillon, que sa méthode, faite de patience et de solidité émotive, soutenant sa clarté, rappelant ce qu'elle l'a été pour les primaires de la droite et du centre, lui ramènera les confiances égarées. 

BFM-TV et ses journalistes peuvent être félicités pour ce travail difficile*.

Sceptique

*France 2 a un projet similaire, qui semble devoir être boudé, par François Fillon, mais aussi Jean-Luc Mélenchon. La réputation de partialité, méritée, de la chaîne, pourrait aboutir à sa mise à l'écart par ceux qui n'ont rien à y gagner.

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