LE PAPE EST IL UN GAUCHISTE?...BIS, TER, QUATER...

Les discours du Pape François, appelant les présumés chrétiens à ouvrir grands les bras, aux milliers de migrants, survivants des dizaines de milliers qui se sont mis en route vers l'eldorado dont ils savent tout, provoquent des protestations enflammées devant tant d'irresponsabilité, et des soupçons, soit de perversité, soit d'affaiblisement mental.

En tant que chef d'une église chrétienne, puisant ses principes dans les évangiles, qui racontent la vie et les prédications du Christ, le Pape, comme n'importe quel pape qui serait confronté à ce drame, analyse cette situation avec les "éléments de langage" du dit fondateur de la religion chrétienne, sous ses diverses formes.

Il met sur la table, il force les oreilles, de ceux qui doivent l'écouter, avec ce que le Christ aurait logiquement dit, s'il avait été témoin de ce que nous voyons. Toute la misère du monde, affamée, mais bien nourrie d'informations sur notre monde, opulent, pacifique, et charitable.

Il aurait dit, "sauvez les tous!", "accueillez-les-tous!", nourrissez-les tous, abritez-les tous. 

C'est divinement possible, mais, humainement, non. Tout le monde le sait bien, le Pape compris. Mais ce dernier n'est pas au service de cette vérité triviale, mais à celui de cet idéal qui résulte de toute la prédication christique. 

Inatteignable, mais parfait. Parfait, mais inatteignable. Mais le pape a pour mission de dire l'idéal, pas la vérité concrète, évidente.

Cette dernière appartient à tous ceux qui ne sont pas prêtres, évêques, ou pape. Elle est notre lot, ce que nous avons à répondre humblement au Pape.

Est-ce indispensable? Je ne le crois pas. Le Pape ne nous maudira pas de ne pas le suivre.

Depuis des décennies, nous nous ridiculisons à dire, "le pape devrait dire ceci, le pape ne devrait pas dire celà". Tous les sujets de société ont défilé, se sont imposés, ou non, sans que l'Église ait réellement pesé dans les décisions prises. Seules les nécessités des individus, des familles, ont été retenues par les pouvoirs laïques désignés par les citoyens. Il y a débat, il y a parfois anticipation de ce qui sera accepté dans le futur, dans le fil d'une émancipation de l'homme.

Émancipation d'individus. Pas de sociétés en bloc. Les sociétés n'ont pas en charge la réponse à ces questionnements. Elles autorisent, mais n'obligent pas.

Il reste de la prédication chrétienne une absence d'indifférence aux malheurs qu monde, humain, essentiellement, une floraison d'ONG caritatives qui prennent en charge une souffrance particulière, ou le groupe humain qui en est victime. Toutes ces oeuvres constituent l'honneur de l'humanité. Le bien qu'elles font n'annule pas le bilan négatif de l'humanité, submergée, quoi qu'elle fasse.

Sceptique