LA PASSION EN POLITIQUE REND BÊTE, COMME EN AMOUR.
Une passion pour un "objet", une femme, ou une cause, accapare et dévie toutes les capacités du raisonnement, les met à son service exclusif. Le sujet de la passion devient bête, ou fou (dans sa forme curable et réversible). Malgré la perspective d'une guérison, la phase d'état est affligeante, pour les témoins restés dans les limites de la raison.
C'est ce qui vient d'arriver à François Ruffin, cinéaste révolutionnaire, adorateur de Jean-Luc Mélenchon, et député F.I. d'Amiens (Somme).
Il a suggéré, en public, avec moult détails et bonnes raisons, de mettre le feu au domicile amiénois du directeur de l'usine WHIRLPOOL, en instance de transfert vers la Pologne.
Ça me rappelle une relativement vieille histoire. Des journalistes de radio ou de télévision avaient diffusé une émission intitulée:"Faut-il brûler les hôpitaux psychiatriques?"
On était en plein dans une fièvre anti-psychiatrique, postulant que les malades mentaux étaient fabriqués par les psychiatres, et que les vrais fous étaient ceux qui se disaient normaux.
Le lendemain même, un jeune schizophrène mettait le feu à l'institution qui l'hébergeait, et un autre jeune en mourrait.
Il pend au nez du député François Ruffin qu'un malade le prenne au mot, et passe à l'acte en son lieu et place. Monsieur le Député se verra au moins poursuivi pour incitation à un crime. Ses chers collègues auront du mal à le défendre.
Notre vie politique est ainsi faite. À ses deux extrêmes, la haine est le ferment des idées et des actes. La Terreur est le modèle de leur futur, de leurs rêves.
Comme les français "lambda" haïssent ceux qui pensent différemment, qu'ils sont incités par les tribuns à cultiver cette haine, à la mettre à leur service, des incendiaires potentiels se forment çà ou là, sur les bords de l'opinion "normale", qui ne déteste qu'en pensée. "J'y pense, et puis j'oublie!"
À bons entendeurs, salut!
Sceptique