CATALOGNE: LE BRAS DE FER AVEC L'ESPAGNE.

Le gouvernement espagnol a choisi l'application de l'article 155 de la constitution espagnole, pour mettre fin à la déclaration ambiguë d'indépendance du président catalan Puigdemont. Évidemment, les militants et les dirigeants indépendantistes manifestent leur colère, pendant que les prudents vident leur compte en banque. Ceux qui sont interviewés disent que c'est pour "embêter" l'Espagne!

On ne sait jamais comment va évoluer une telle crise. Il me semble que la guerre civile de 1936 a tellement marqué les esprits, que les protagonistes se garderont d'aboutir à cette extrémité.

En 1936, l'Espagne était clivée par l'opposition irréductible de sa droite traditionnelle, nationaliste et catholique, et de sa gauche attirée par le modèle communiste, semblant réussir en URSS, mais aussi par le radicalisme anarchiste, refusant de passer d'un ordre social à un autre, promis à la même "dérive".

Aujourd'hui, l'Espagne est confrontée au rêve indépendantiste catalan. Qui n'est pas que romantique. La gauche "anticapitaliste" espère bien disposer d'un terrain d'expérimentation. Pour le moment elle se contente de noyauter le mouvement nationaliste, paradoxalement rassemblé par l'idée que la Catalogne remorque l'Espagne, sans profit pour elle. 

Des nationalistes catalans rêvent d'une Catalogne gardant pour elle seule les bénéfices de sa prospérité, tandis que d'autres veulent un autre système économique, anti-capitaliste, a priori voué à l'échec, à la misère accessible à tous*. À peine née, la Catalogne indépendante se déchirerait sur le modèle économique.

La fermeté du pouvoir légitime de l'Espagne est le meilleur service qui puisse être rendu aux catalans, leur éviter un réveil sur leur propre guerre civile!

Les partenaires européens ne veulent pas intervenir, même pour arbitrer, comme le voudrait le "gouvernement" catalan. Ils font confiance en Rajoy et la raison des raisonnables, et les soutiennent sans le crier.

Je parie sur la résolution pacifique de l'affaire, la victoire sans triomphalisme de la raison.

Sceptique

*Résultat habituel, historique, du vrai socialisme.