QU'ATTENDONS-NOUS DU PRÉSIDENT EMMANUEL MACRON?
La lune est en bonne place, ne serait-ce que par défaut. Nous sommes drogués à l'immobilisme, à la valse-hésitation, à la procrastination.
Nous avons peur d'être les victimes d'une décision, ou d'en recevoir une portion bénéficiaire maigriote, alors que nos mérites sont si grands!
Nous grognons quand il se tait, nous nous plaignons du peu qu'il révèle quand il ouvre la bouche.
Ainsi du récent entretien avec le journaliste Delahousse, il est vrai plus descriptif de sa méthode de travail, d'organisation, que de l'avancement des projets qui pourraient nous concerner. Il a tenu des propos plus précis sur la fin possible du conflit syrien et la vision qu'il a sur l'organisation politique de la paix. Il a abordé le problème de la personnalité controversée de Bachar Al Assad, évident responsable du désastre poussé jusqu'à la ruine totale du pays. Mais, de bout en bout, il a été couvert par la Russie de Vladimir Poutine, et l'Iran des ayatollahs.
Au moins dans un premier temps, la vie, "en paix", de la Syrie, se fera avec lui, et avec ses protecteurs. La seule force unanimement rejetée, invitée à disparaitre, est l'État Islamique, encore redoutable, mais sans allié officiel.
L'affaire syrienne a, finalement, occupé l'essentiel de l'entretien, et c'est ce qui explique la frustration amère qui caractérise l'opinion des journalistes et des citoyens commentateurs.
Pour ma part, je l'ai trouvé clair, précis, décidé, mais conscient de ne pas peser lourdement dans la négociation à venir. Les alliés de Bachar Al Assad, eux, pèseront lourd. Quant au Président américain, on sent les doutes accochés à ses basques.
On voit aux effets, concrets et émotionnels, de ses actions pour les français, qui l'ont élu pour eux, qu'ils l'apprécient davantage, lui font confiance. Ses ennemis institutionnels ne rendent pas les armes, mais personne ne l'attend si tôt.
Les français qui l'ont accepté attendent beaucoup de lui, ceux qui le rejettent, le dénigrent, ne lui passent rien. C'est la démocratie. À la française, ou pour tout le monde? Est-ce si important de répondre à cette question? C'est nous qui "l'avons".
Sceptique