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Sceptique
29 décembre 2017

À QUOI SERVIRAIT LE DÉPART, EXIGÉ, OU VOLONTAIRE, DE GUILLAUME PÉPY?

À RIEN!

Guillaume Pépy est le président d'une SNCF, qui ne peut plus pousser sous le tapis son état fonctionnel lamentable. Il n'y a plus de place!

Il n'y a pas un seul citoyen français qui ignore la vraie autorité qui gouverne la SNCF. Ses syndicats. Prompts à dégainer leur grève au moindre froncement de sourcil du Président(de l'entreprise) ou du Ministre des transports. Des mesures politiques ne concernant pas du tout les cheminots jouissent de leur soutien musclé et désintéressé. En Décembre 1995, "ils" n'étaient pas du tout concernés par les réformes du régime général des retraites. Mais la chance de contraindre le Gouvernement à une capitulation valait ce sacrifice. Le résultat ne fut satisfaisant pour personne.

Comme il y a suffisamment d'incidents techniques retardant les trains circulants, ou de mini-grèves de 24h, les politiques ne se risquent pas à aggraver la situation par des manifestations de colère. Tout le monde fait le dos rond.

Trouver la bonne période capable de rendre indolore un arrêt des trains suffisamment long pour poser des problèmes financiers aux personnels, est, à première vue, impossible. Une préparation tactique et stratégique s'imposerait, avec ses promesses de souffrances, de la taille des dernières semaines de 1995.

Il y a quelques textes imposant un service minimum, datant de la Présidence de Nicolas Sarkozy, mais je n'ai pas entendu dire qu'ils avaient été activés pendant le quinquennat de François Hollande. Ayant la chance de ne plus avoir un besoin impérieux de faire un trajet en train, je n'ai pas à redouter un conflit de la même intensité et de la même longueur. Mais je suis solidaire des futures victimes.

Je ne vois pas comment l'autorité politique pourrait éviter les moyens judiciaires prévus par notre constitution en cas de situation mettant en danger la nation. Ils n'ont jamais été activés. Le souvenir des souffrances est resté vif dans la mémoire des victimes, mais elles ont survécu.

Mais le projet de notre jeune Président n'est pas "pépère", la faiblesse n'est pas envisagée, la nécessité sera invoquée. La nécessité, encore un concept très relativisé depuis quelques décennies, et souvent remplacé par la résignation, l'acceptation de l'échec. Tout le monde, ou presque, admet qu'il faudrait que ça change....si possible!

Mon interprétation de la situation particulière créée par une fraction conséquente du syndicalisme en France s'appuie sur un paradoxe. Il n'y a aucun ensemble de lois qui définisse et encadre les droits et les devoirs des syndicats français. Les guerres sociales sont sans lois. Seuls les besoins financiers des grévistes constituent une limite, d'une résistance forte, cependant, à la durée des grèves, à leur fréquence, moins problématique pour le service public que pour les activités dites,"privées".

À mon avis, tant que l'activité syndicale, aussi indispensable qu'elle soit, restera hors-la-loi dans ses détails ,seul le droit de grève étant reconnu, les excès non définis  seront incorporés dans le cadre vague du droit de grève.

Il en résulte une grande inégalité dans l'usage de ce moyen légal, selon les statuts des entreprises ou services concernés, privés, ou publics. Le service public, à l'exception des forces de sécurité, des armées, recourt plus facilement à la grève que les salariés du privé.

Il existe aussi une inégalité qualitative entre les deux catégories de salariés, les entreprises privées étant réellement fragiles, exposées à la faillite, solution finale qui épargne le service public. 

Dont les grévistes peuvent mettre à genoux l'État employeur, sous la pression des usagers, en première ligne des victimes. Des avantages sont offerts aux grévistes, pour les faire sortir du conflit. Les autres revendications, celles des commanditaires, sont oubliées.

Comment réduire cette inégalité fondamentale entre les deux secteurs? Si la vulnérabilité de l'entreprise privée   conduit à une limite des actions paralysantes, l'entreprise publique n'en comporte pas. Elle sortira intacte d'un conflit social, quelle que soit sa durée. Il faudrait donc placer devant leur responsabilité les syndicats qui ont dévoyé leur droit de grève, au profit de causes qui ne sont pas celles de leurs mandants. Hélas, aucun texte ne définit leur responsabilité, pénale, ou civile, es qualité, en aucune circonstance. Seuls les actes relevant du Code Pénal, commis dans le contexte, peuvent être poursuivis. Les responsables syndicaux ont du mal à le comprendre. Ils estiment que tout acte commis dans le contexte d'un conflit social devrait être rattaché à la légitimité de la grève. 

Il semble, au contraire, que les relations sociales gagneraient à être subordonnées à la loi générale, excluant les violences physiques, difficilement contrôlables dans leurs effets. Elles le sont finalement, mais au terme d'un conflit supplémentaire.

Sceptique

Note du 8 Janvier 2018: un article de l'Opinion ce ce matin fait un tableau très différent du mien de la place de Guillaume Pépy dans l'entreprise nationale. Il est aimé du personnel, et respecté par les syndicats. Il sert de tampon entre les agents et les politiques. Qui ont une responsabilité écrasante dans l'état du réseau "normal", par leur choix du "tout TGV". On en revient à la nuisance générale de l'intervention de la politique dans la gestion des services de base: transport, énergies, au premier rang.

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Commentaires
S
La politisation de l'action syndicale, son détournement comme instrument politique, ne peuvent qu'affaiblir la vraie mission, la défense et le conseil des syndiqués. C'est pourquoi la syndicalisation devrait être obligatoire, et placée sous la loi commune.
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D
Je renvoie de mon côté à l'article de Philippe Muhlstein (accessible sur cairn) pour compléter tes apports. En voici le résumé: "La prise en compte de la subjectivité au travail par les syndicats a été tardive. Confrontée à des suicides au travail en nombre croissant à la Sncf, la fédération Sud-Rail a, la première, mis en place en 2010 une formation syndicale sur la souffrance au travail, fondée notamment sur les travaux théoriques et cliniques en psychodynamique du travail. Son contenu suscite des controverses, car, contrairement à d’autres formations syndicales mises en œuvre ensuite, celle-ci aborde des questions de philosophie morale : consentement au mal, servitude volontaire et souffrance éthique."
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Sceptique
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