LA ZAD DE NOTRE-DAME DES LANDES....UN ABCÈS DE FIXATION?

Ce terme, légué par la vieille médecine, celle d'avant les antibiotiques, de son impuissance, revient dans ma réflexion, déviée par la décision finale du Président et de son gouvernement.

Les premiers zadistes interrogés par les journalistes n'étaient pas ceux qu'on redoute pour leur violence, leur haine de notre modèle de société. C'étaient les utopistes d'un retour au "bon-vieux-temps", celui du monde paysan, immuable pendant des millénaires, pratiquant le premier et le dernier des métiers, servant, de temps en temps, de vivier aux armées.

Ce modèle sans âge, comme l'a peint Millet dans son angelus, est, par défaut, celui de ces familles qui ont vivoté sur la zad pendant dix ans, en autarcie, tempérée, je l'espère pour eux, par les prestations sociales qui font notre solidarité.

Mais le reste, celui qui fonde notre liberté, contre le destin de notre ancienne société, l'instruction publique, tellement honteuse qu'elle s'est re-baptisée éducation nationale, qu'en a-t-il été pendant ces années? Des parents semblent s'en être préoccupés, mais avec une grande fantaisie de contenus, et un niveau non contrôlé.

Ces enfants ne sont pas censés quitter leur squatt boueux pour le pays réel. La zad idéale et idéaliste résume, pour le moment, leur avenir. Leurs parents sont-ils conscients de leur handicap? Ou, le nient-ils?

Parce qu'en même temps, une tentative trop brusque de reprise en mains par notre société rigide et normative, a peu de chances d'être une bonne solution. Et comme d'autres causes anti-modernistes sont susceptibles de les attirer en d'autres sites contestés du pays, il sera difficile de contrer les pertes de chance du nomadisme.

Le bilan de cet "enkystement" d'une population piégée par une utopie rétrograde, est encore loin d'être établi, et elle n'est sûrement pas pressée d'être évaluée à l'aune de notre "normalité". Le principe général doit être fondé sur "le sens du poil".

Sceptique