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Sceptique
16 février 2018

RÉFORMER LA SNCF? IMPOSSIBLE! D'ABORD RÉFORMER LE SYNDICALISME.

Le rapport Spinetta, demandé par le gouvernement, est entre ses mains depuis quelques heures, et dans les médias, à la disposition de ceux qu'il intéresse. Il fait hurler les comptables, comme tous les précédents, et empêche les Yakas de dormir. Nettoyer les écuries d'Augias est d'une urgence absolue. Bien sûr!

Il y a eu, avant le quinquennat de François Hollande, qui n'a jamais pris de risques de cette ampleur, des crises socio-économiques qui ont fait oser les politiques responsables. Oser les réformes chirurgicales prescrites par les comptables, consultés. YAKA, ont-ils prononcé comme premier mot. La suite a été  rendu inaudible par les clameurs.

Celles des cheminots, qui se sont mis en grève, et de leurs défenseurs. Puis, celles des usagers, étouffés, embétaillés*, criant grâce. Les gaz délétères émis par les milliers de voitures immobilisées dans les inévitables bouchons, brûlaient les gorges et les poumons des malheureux usagers, pas mis en vacances par leurs employeurs. En 1995, dernière expérience d'ampleur nationale, les ORL et les Pneumologues n'ont pas chômé dans les six mois qui ont suivi. Qui a gagné? Pas l'État!

On va me dire:"alors, on va se laisser faire?"Céder sur tout? Oui, une telle bataille, toute justifiée qu'elle soit, ça se prépare. Les responsables de l'ordre public ne manquent pas d'expérience. Mais les donneurs d'ordres semblent avoir oublié la leur.

Impliqués largement dans les malheurs de la SNCF, et promis à la portion congrue, les cheminots se préparent au combat. En est-il de même du côté des responsables des comptes publics? Avoir raison semble leur suffire. Les martyrs des transports en commun feront honte à leurs bourreaux sans coeur. 

Pourquoi ces grèves s'achèvent-elles au bout de plusieurs semaines? Parce qu'elles posent des problèmes financiers aux cheminots, et des problèmes politiques aux responsables du même nom. "On" s'entend généralement sur un renoncement aux mesures "nécessaires". L'ardoise sera, de toute façon, refilée aux successeurs. Élus par la peur, ou la colère. Des passions mauvaises conseillères!

Sortir de ces situations par le retour au "statu quo ante" me semble d'une absurdité absolue. On repart de zéro pour zéro! Les problèmes réels le sont toujours et seront retrouvés en travers du chemin. Les Pouvoirs Publics mijoteront une Nième offensive, les syndicats peuvent compter sur l'efficacité de leur réaction. Le bras de fer aura le même résultat. La rancoeur réciproque sera rangée à portée de main.

Partout, dans le monde "normal", l'employeur exprime ses besoins et ses limites financières, et les syndicats, de même. La discussion entre les parties dure le temps qu'il faut, elle aboutit à un accord, ou non. Des compromis sont trouvés, ou non, des recours à la grève sont efficaces, ou non. L'inefficacité prend souvent la forme d'une faillite de l'employeur. Le combat cesse, faute d'un partenaire. La "culture économique", la "culture sociale", jouent leurs rôles. La reconnaissance réciproque est facilitante. La disqualification du partenaire, dans un sens, ou dans l'autre, est porteuse d'échec. En France, les désaccords de fond sur les définitions de l'économie pèsent considérablement. Comment s'entendre avec un partenaire qui ne devrait pas exister!?

Dans notre pays, les syndicats existent....parce qu'ils en ont...le droit! (Loi Grévy de 1898). UNE page, trois quatre lignes, rien de plus**. Aucune comparaison avec la Loi sur les associations, très détaillée, n'est possible. Ce vide juridique est à la foi commode, et handicapant. Pas de limites, mais pas de socle solide.

Nous sommes un pays "accroc" au droit écrit, dans ses plus infimes détails. Ce vide réel de notre droit sur ce chapitre particulier m'étonne, et me semble expliquer le malentendu fondamental entre le syndicalisme réel et la société. 

Élaborer un vrait statut, fixer les droits, les obligations, l'organisation,ses responsabilités, son financement, sa gestion, les droits et les devoirs des adhérents, ceux de l'organisation. Lier le bénéfice de l'action syndicale à l'adhésion, au paiement de la cotisation. 

Si nos syndicats sont si faibles en effectifs, si faibles financièrement, et contraints à divers expédients pour se financer, c'est en raison de la gratuité de leur travail, non limité à leurs adhérents. Ce qu'ils obtiennent profite à tout le monde. Ce qui permet à certains de dire non à tout, sans préjudice pour leurs adhérents. Ce fonctionnement, malsain, est, à ma connaissance, spécifique à la France. Que les intéressés y trouvent leur compte n'est pas surprenant. Mais notre société? On peut douter des bénéfices supposés.

Sceptique

*J'invente cet adjectif. Sans droits d'auteur.

**Je me demandais s'il y avait une loi fondatrice, dont personne ne parlait. Un ami magistrat m'a informé de son existence. J'ai trouvé grâce à Google la coquille vide. La seule préoccupation du "législateur" est l'usage que les syndicats feront de leurs ressources!

 

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