L'ORDRE TURC RÈGNE À AFRINE.

 Erdogan n'a pas hésité, il a saisi une opportunité livrée par la guerre civile syrienne, une intervention sur son territoire, pour engager son armée contre des kurdes syriens, fidèles à Bachar Al Assad, mais aussi exécrables que les autres pour un turc.

Il a été difficile aux occidentaux d'intervenir, de se porter au secours des kurdes. Erdogan est encore leur partenaire dans l'OTAN, et il garde sur son territoire des centaines de milliers de réfugiés syriens, et de migrants d'autres origines, partis de leur pays africain vers l'eldorado européen.

Tout en étant un allié, il est ennemi dès que ses intérêts sont contraires à ceux des européens de l'OTAN. Il nous reproche, et c'est difficilement niable, d'aimer plus ses ennemis kurdes que lui-même.

"IL" a donc mené d'une main ferme l'occupation de la ville d'Afrine. Il en a chassé vers la montagne les occupants kurdes, hommes, femmes, et enfants.

L'émotion, une passion, voudrait qu'on entre dans la bagarre, que nous bombardions les troupes turques. Les syriens et les russes ne le font pas. Outre qu'ils se moquent des problèmes humanitaires posés par cette guerre civile interminable, ils n'en sont pas, par habitude, à une trahison près

Dès le début de la guerre civile syrienne, la posture des occidentaux a été de ne pas intervenir, d'armer et de ravitailler les ennemis de Bachar Al Assad. Nous participons aux soutiens aériens, nous avons des "forces spéciales" sur le terrain. La complexité des alliances des syriens baassistes, russes, chi'ites iraniens, est au delà de notre capacité à nous y retrouver.

Malgré la douleur morale que nous inflige notre abstention, nous ne devons pas transgresser nos décisions raisonnées. Ce n'est, bien sûr, qu'à nous mêmes, qu'est adressé ce serment.

Nous espérons la destitution de Bachar Al Assad, le tortionnaire de son peuple, mais soutenu par ses alliés cyniques, les russes et les iraniens. IL ne faut donc pas nous mouiller, nous compromettre, avec cette partie insoutenable. Nous ne pouvons exprimer notre sympathie pour les kurdes qu'en les accueillant sur notre sol, en les traitant bien.

Sceptique, avec douleur.

Comments

[Diotima]

Je rappelle, cher sceptique, qu'Erdogan menace ouvertement la Grèce aussi ces jours-ci avec beaucoup d'incidents diplomatiques et je dis cela le lendemain de la fête nationale du 25 mars en Grèce qui fête le début de la Révolution contre l'Empire ottoman (1821). Au même moment Erdogan affirme ce lundi que "l’adhésion pleine à l’UE reste notre objectif stratégique", Je le cite: « Ce que nous attendons, c’est que les obstacles […] aux négociations soient levés et que le processus d’adhésion soit revitalisé. Nous allons une nouvelle fois le transmettre aux dirigeants de l’Union européenne ». Il a vraiment du culot!!