Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sceptique
30 mai 2018

MA PARTICIPATION À L'HOMMAGE À MAMOUDOU GOSSAMA.

J'étais devant ma télévision, ouverte sur LCI, quand tout d'un coup l'exploit a été annoncé, et le film diffusé. J'ai entrevu ce jeune homme courant vers l'immeuble, où un enfant était en difficulté, agrippé à la rambarde d'un balcon, les jambes dans le vide. Sautant , s'aggrippant, se rétablissant, pour saisir le niveau suivant, et d'étage en étage, parvenant à la rembarde surplombant l'enfant, puis le saisissant par son vêtement, et le propulsant vers le balcon. 

Un moment plus tard, le sauveur était filmé dans la rue, justifiait son geste, affirmait l'aide divine, l'inspiration.

La suite, l'hommage unanime, le récit par le jeune homme de sa condition de clandestin, de son parcours d'exilé "lambda". 

Il n'y a pas de doute, peu d'hommes, ou de femmes, auraient été dans la condition physique qu'a témoignée son exploit. Il s'est trouvé là, au bon endroit, au bon moment, et alerté par les appels, réalisant la situation, il a entrepris, à mains nues, l'escalade.

Soudain héros, sorti de son anonymat, il est passé de l'ombre à la lumière, il a changé de condition. Le pays d'exil, ex-colonisateur de son pays natal, l'a adopté, l'a fêté, l'a récompensé comme il ne pouvait l'imaginer! Comme ne pouvait l'imaginer personne, en fait.

Ce qu'on peut se dire, c'est que des milliers de migrants n'auront, ni les moyens, ni l'occasion de se faire découvrir de cette façon. Ils composeront le troupeau dont personne n'a besoin, dont personne ne veut. Un, qui le mérite de cette façon, ça va. Mille, non. Même à propos de ce brave garçon, d'aucuns ont fait la moue. Que faisait-il là, dans cette rue, à cette heure?

À cause même de ses exploits technologiques, l'humanité ne maitrise plus rien. Tout se sait en temps réel, en chaque mètre carré de sa surface. Il est logique que chaque africain qui cuit, le ventre vide, sous un soleil de plomb, rêve de quelques mètres carrés à l'ombre, au bord d'un fleuve, d'une rivère, ou, au pire, d'un canal. Il a, dans une poche de son haillon, l'enveloppe de la dernière lettre de son cousin, et l'adresse qu'il devra atteindre, comme il le pourra, dès qu'il le pourra. 

L'ignorance ne s'apprend pas, a écrit Gérard de Nerval dans un de ses textes fumeux. Moins que jamais, de nos jours.

Si nos pays tempérés doivent devenir invivables, comme on nous le claironne, qu'en sera-t-il des fournaises déjà répertoriées, en même temps que les tropiques qui les situent sur notre globe?

J'y pense, et puis j'oublie (jacques Dutronc).

Sceptique

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Bien. Je vous concède la mauvaise foi innée partie intégrante de notre nature. (par respect pour Sartre)<br /> <br /> Cela étant, la littérature et les références qu'elle suggère est de la même déviance que la philosophie. A force de les pratiquer, on fini par en perdre le sens commun. Souvent, on cherche des vérités qui se trouve parfois dans les choses les plus simples. Pour moi, il faut prendre garde de ne pas pratiquer à l'excès ces arts d'écriture ou d'analyse. A faire du dogme littéraire, on s'éloigne souvent de la vraie vie.<br /> <br /> Tous les penseurs, écrivains, philosophes qui ont inspirés nos réflexions depuis des siècles n'ont jamais été que des humains avec les mêmes travers naturels qui nous habitent tous. L'histoire et notre besoin d'être conduit vers une évolution d'esprit saine a fait que seules les pensées les plus vertueuses ont été inscrites dans la mémoire collective.
Répondre
D
Revenant sur la faute... Il y a des choix conscients et inconscients...ce qui prouve notre responsabilité meme au niveau inconscient. Sinon, on tombe dans la mauvaise foi de Sartre...
Répondre
S
"WHAT ELSE? Je suis tout à fait d'accord avec vous, reconnaissant une nature humaine, un "invariant" irréductible. La conscience, la culture, la civilisation, nous affinent quelque peu, quand-même, mais sans toucher notre nature. Ni ange, ni bête, disait Pascal, ajoutant, "qui veut faire l'ange, fait la bête.<br /> <br /> Il est difficile de garder une bonne conscience en étant témoin des horreurs dont l'homme est capable, mais il sait se racheter.
Répondre
A
lire "n'empiètent pas"<br /> <br /> désolé pour la faute d'accord mais il y a parfois un manque de coordination entre la tête et les doigts qui s'activent sur le clavier...
Répondre
A
La compassion est gratuite. Comme la générosité, elle n'a de limite que nos propres intérêts. Nous sommes prêt à toutes les empathies et les assumer tout autant qu'elles n'empiète pas sur notre confort d'esprit et notre quotidien.<br /> <br /> Nous désapprouvons avec cœur les misères de toutes sortes mais défendons avec force et véhémence nos confortables acquis qui, somme toute, sont une injustice face à toutes sortes d'infirmités sociales et humaines. Ce qui explique qu'aujourd'hui, les plus nantis protestent contre les efforts demandés pendant que d'autres galèrent pour obtenir le minimum d'une vie décente.<br /> <br /> C'est notre non-évolution (la nature humaine étant ce qu'elle est, éternellement figée).
Répondre
Sceptique
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité