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Sceptique
7 juin 2018

LES RETRAITES EN QUESTION...RÉPARTITION OU CAPITALISATION?

On pourrait croire le débat dépassé, mais, dans notre pays, la question de la retraite est toujours intoxiquée par la passion de l'ignorance. La majorité des français pense encore qu'à l'âge de la retraite, l'argent qui lui est versé, toujours chichement, est celui qu'elle a versé sous forme de cotisations, pendant sa vie active.

Ce fut le cas pendant des décennies, mais l'inflation permanente ne pouvait qu'aboutir à la perte du pouvoir d'achat de la rente produite par le capital cumulé, bien gardé par une caisse "ad hoc".

Pour certaines professions, comme les commerçants, la valeur patrimoniale de l'enseigne, de ses murs, était négociable, et le capital récupéré, correctement placé produisait une rente prévue comme stable.

Les guerres mondiales et leurs conséquences inflationnistes ont mis à bas, au sens propre, et au figuré, ces épargnes constituées d'immeubles et de comptes, assurant une rente stable, mais fixe, immuable. La solidarité familiale a compensé, au minimum, les effets des pertes subies par la monnaie.

Le mécanisme de l'assurance a été le modèle, adapté à son objet, un risque certain.

La retraite par répartition effectue un transfert immédiat et presque total des cotisations versées par les actifs, sous la forme de pensions versées. Une "provision" est constituée, en prévision d'aléas affectant l'activité de la profession assurée. En effet, les différences entre les capacités de financement, et les attentes des futurs pensionnés, ont trouvé leur solution dans la professionnalisation des caisses de retraite "complémentaires".

Car une "retraite de base", égale pour toutes les professions, pour tous les retraités, est gérée par une caisse nationale. Son montant, volontairement faible, laisse aux professions le soin de créer une retraite complémentaire, évaluée et approuvée par une profession, financée par une cotisation, acceptée  par les mêmes.

Il est évident que ce système reproduit les inégalités de revenus entre les professions, mais chacune tient à cette maitrise partielle de l'avenir de ses membres, les nivellements se faisant toujours vers le bas.

Périodiquement attaqué, ce système est spécifiquement handicapé, de nos jours, par la réduction de la base de cotisation, de quatre actifs pour un retraité, au départ, à un pour un de nos jours. Ce qui a contraint les caisses complémentaires à s'adapter...douloureusement....pour les cotisants et les allocataires. 

Ces derniers ont toujours autant de mal à reconnaitre que la pension qu'ils touchent n'est pas faite de l'argent qu'ils ont versé pendant leur activité. Le système de la rente est le seul représentable.

La corporation des financiers ne digère pas mieux ce système, qui recycle l'argent "au jour le jour", sans pouvoir le faire travailler et fructifier, ce que permettrait une retraite par capitalisation. Avec tous les risques inhérents à l'économie marchande: erreurs, et prédations. L'interdiction qui est faite aux caisses de retraite de prendre un quelque risque avec les provisions dont elles disposent, n'a pas d'effets visibles. Pas de détournements, pas de fuite avec la caisse.

Des provisions sont comprises dans leur gestion, mais à un niveau très strictement fixé, et d'utilisation peu probable.

"Tout ça, c'est d'l'argent d'foutu"? Pas pour ses destinataires.

Sceptique

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Commentaires
D
Tant mieux! On peut profiter encore un peu de notre...jeunesse pauvre, pour préparer une vieillesse encore plus pauvre, sauf revirement de situation heureux!
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D
Moi je n'ose même pas y penser! Le minimum vieillesse - officiellement appelé Aspa (Allocation de solidarité aux personnes âgées) - a été revalorisé de 30 euros au 1er avril 2018. Il est passé à 833€ par mois!! Quant au rachat de points, il concerne les années d’études supérieures. Je totalise 13 années (sans redoublements!) mais Il n'est possible de racheter jusqu’à 70 points par année d’études supérieures que dans la limite de trois années et sous deux conditions :<br /> <br /> le rachat doit porter sur les périodes d’études supérieures pour lesquelles un versement a déjà été effectué auprès du régime de base.... Je ne comprends pas. Cela veut dire que si on travaillait pendant nos études?
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S
Je n'ai pas étudié de près le système "par points" que veut proposer le Président Macron. Mais ma retraite professionnelle est par points, et j'ai pu l'étoffer en rachetant des points correspondant aux trente mois de vie militaire (Algérie). C'était à fonds perdus mais ça améliorait ma pension. Quand on voit ce qu'offre l'épargne de nos jours, comme revenu, elle ne vaut pas la réduction du niveau de vie.<br /> <br /> L'épargne est un jeu de dupes, pour un temps indéterminable. Il vaut mieux en profiter ou aider ses enfants. La situation française est plutôt meilleure que bien d'autres, où les vieux prolongent, ou reprennent, leur activité, ou une autre.
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A
On devrait arrêter de nous rabâcher, comme depuis quelques temps, que nos cotisations n'étaient pas pour nous mais destinées à nos anciens. C'est bon, on a compris !  et on a bien culpabilisé concernant la génération active qui nous finance... Cela étant, nous n'avons pas volé nos retraites d'aujourd'hui Personnellement, j'ai cotisé 48 années pour payer les retraites de mes aînés. La retraite par répartition générationnelle a donc, pour moi et malheureusement de façon primaire, le mérite de sa logique.<br /> <br /> Je pense cependant en toute honnêteté, qu'elle est contestable dans le sens où, chaque actif cotise pour un environnement sociétal sur lequel il n'a pas eu la main. Il subit les bonnes ou les mauvaises dispositions antérieures, en terme de retraite comme en terme de finances publiques générales dont il n'a jamais eu aucune possibilité d'interposition. Les générations à venir, devront, de leur côté, assumer toutes les erreurs de gestion d'aujourd'hui.. Cela inspire de nombreuses interrogations en matière d'équité.<br /> <br /> La retraite par capitalisation, générera elle aussi son lot d'iniquité, à fortiori, couplée aussi à sa part d'inconnu. Les risques sont bien plus grand quant à son avenir, sachant qu'au terme de longues annuités tous les systèmes d'investissement peuvent subir de multiples péripéties, voire des effondrements.<br /> <br /> La première étape, aurait été, à mon sens, de commencer à établir un minimum de justice social dans les traitements actuel. Chasser ces privilèges attribués à certains nantis et niveler de façon uniforme les traitements. <br /> <br /> Il es est de même des caisses complémentaires. Beaucoup de salariés, encore dans des domaines professionnels précaires, n'ont pas de retraite complémentaires. Et lorsqu'ils y accèdent, si certains ont une grosse part prise en charge par l'employeur, mais d'autres non ou dans des proportions différentes selon les cas......<br /> <br /> Il y a bien une multitudes d'imperfections dans le système actuel, il aurait mieux valu néanmoins les corriger en privilégiant la pérennité du système plutôt que s'aventurer vers ces capitalisations qui, malgré la vigilance de l’État seront sûrement plus inéquitables et hasardeuses.<br /> <br /> Et puis, dans cette solution, on ne peut s'empêcher de penser que l'Etat cherche insidieusement à se « débarrasser » de cette charge incommodante. La privation des « Retraites » à terme serait un vrai recul social. .
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Sceptique
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